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Pour l'économie maritime française

Le Brexit reste « anxiogène », selon des acteurs du secteur


AFP le 03/12/2019 à 12:Dec
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Le Brexit, dont la date a été repoussée à plusieurs reprises, reste « anxiogène pour l'économie maritime française », ont estimé mardi plusieurs acteurs de ce secteur lors des Assises de l'économie de la Mer à Montpellier.

« C’est un défi dont on se serait bien passé », a commenté Hubert Carré, directeur général du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM). « Les conséquences sont catastrophiques pour les pêcheurs français », a-t-il ajouté, parlant d’un long processus « anxiogène » et d’une « double incertitude » sur les quotas de pêche et sur les effets du Brexit. « Le poisson n’a pas voté le Brexit », a-t-il ironisé, « il va falloir que le Royaume-Uni et l’Union européenne trouvent des solutions pour que les flottilles puissent continuer à travailler » quand l’ancien membre de l’UE sera devenu un pays tiers. « On était prêt en mars, on était prêt en octobre… », a indiqué pour sa part Stéphane Raison, au nom de l’Union des Ports français, qui reste « mobilisée » même s’il est « difficile d’attendre un évènement qui n’arrive pas ».

Le président du directoire du port de Dunkerque a rappelé que 60 à 70 % des échanges de la Grande-Bretagne se font via des ports français et que le transport routier concerne plusieurs millions de camions par an. Il faut, a-t-il martelé, faire en sorte que l’activité économique reste en France et que les clients soient informés, notamment sur la législation pour commercer avec un pays tiers. Le Brexit est « aussi une opportunité » de fournir de nouveau services, comme des contrôles vétérinaires et sanitaires en H24, a souligné Stéphane Raison. Pour Jean-Marc Roué, président de Brittany Ferries, la France doit surtout « se battre » et investir « plusieurs millions d’euros » sur plusieurs années en communication pour retenir et  « séduire » les clients britanniques. « Tout ce qui s’est passé depuis le référendum (de juin 2016 avec le vote en faveur du Brexit, ndrl) m’importe peu, la question c’est ce qu’on met en place pour l’avenir », a souligné le président de Brittany Ferries, compagnie française dont 80 % des clients sont des Britanniques. Il a notamment cité l’importance d’éviter des bugs dans les nouveaux processus et systèmes informatiques liés aux droits de douane. Et envisagé un casse-tête informatique pour la nuit du Brexit, quand des bateaux quitteront la Grande-Bretagne alors qu’elle fera encore partie de l’UE et arriveront quand elle sera devenue un pays tiers.

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