Accéder au contenu principal

sommaire

Sommaire du dossier

Dossier : Réforme de la PAC

précédent

/89

articles

suivant

« Assiettes du futur »

La crise actuelle renforce la réflexion sur les solutions agricoles alternatives


TNC le 09/05/2020 à 08:May
fiches_eu-1232430_1920

Pour la députée européenne Irène Tolleret, qui siège à la "Comagri", la réforme de la Pac sera pas applicable avant 2023 (©Pixabay)

« On est prêt », Fermes d'Avenir et la Fondation Elyx ont décidé de profiter de cette période de confinement pour organiser l'évènement « les Assiettes du futur », une série d'échanges autour de l'agriculture et de l'alimentation : 15 h de live et 35 invités entre le 4 et le 8 mai 2020. Parmi les multiples lives organisés, étaient présentées mardi 5 au soir les différentes « options techniques possibles pour une agriculture de résilience ».

Au programme de cet évènement «  les Assiettes du futur », de vastes objectifs : « aborder deux enjeux essentiels à la base de nos sociétés : l’agriculture et l’alimentation ! Pourquoi et comment cultiver différemment dès aujourd’hui pour favoriser la résilience alimentaire ? Quel système mettre en place pour soutenir les producteurs locaux ? Comment favoriser la mise en place d’une agriculture de résilience ? Bref, à quoi doivent ressembler les « assiettes du futur » ? », présentent les organisateurs, « On est prêt », Fermes d’Avenir et la Fondation Ely. 

Des alternatives diverses et variées…

Pour présenter les solutions techniques possibles, les deux animateurs Lucie Lucas, comédienne et néo-paysanne, et Maxime de Rostolan, fondateur Fermes d’Avenir, et initiateur du mouvement La Bascule, ont donné la parole mardi 5 mai à plusieurs intervenants avec des approches différentes.

Parmi eux, Sarah Singla, agricultrice sur une exploitation de 100 ha en agriculture de conservation des sols (ACS) depuis 1980 dans l’Aveyron et présidente de l’Association Clé de sol. « L’ACS s’appuie sur trois piliers, comme le définit la FAO : couverture végétale, diversité des cultures et perturbation minimale des sols », précise l’agricultrice.

L’ACS peut « concerner tout le monde, en France ou à l’étranger et représente un moyen de répondre aux enjeux actuels de l’agriculture : eau, alimentation, climat… Elle permet de fournir une alimentation de qualité et en quantité, à un prix bon marché ». Pour ce type d’agriculture, il est « important de regarder de plus près nos sols et de restaurer leur fertilité ». « Comme le présente Jean-Pierre Sarthou, elle a le meilleur potentiel pour lutter contre l’antagonisme entre productivité et performances environnementales », ajoute Sarah Singla.

Lire aussi : S. Singla : se former et faire un diagnostic complet pour une transition réussie
Et : B. Darosey (21): « Enfin une reconnaissance grâce au label Au cœur des sols ! »

Autre agriculteur à intervenir : Félix Noblia, qui expérimente l’agriculture de conservation des sols en conduite biologique sur la Ferme Larrous (140 ha) dans le Pays Basque. Pour un système qui fonctionne, l’agriculteur met surtout en avant l’importance de la complémentarité et des interactions entre les différents ateliers de son exploitation : grandes cultures, élevage bovin en pâturage tournant dynamique, élevage porcin plein et maraîchage plein champ. Il précise aussi l’importance d’un pâturage organisé, notamment pour le stockage du carbone.

Lire aussi : L’agriculture de conservation en grandes cultures bio : utopie ou réalité ?
Et : Le rôle clé de l’agriculture pour compenser 7 % des émissions de GES en France

Sur des exploitations à échelle plus réduite, se sont également succédé Jean-Martin Fortier, maraîcher bio dans les Jardins de la Grelinette (1 ha) au Québec et Claire Véret, professeur de permaculture, installée avec son compagnon en Touraine (1 ha) et co-fondatrice Horizon permaculture. Tous les deux se rejoignent sur leur souhait de « multiplier les petites fermes », « pour une meilleure résilience ».

Pour Claire Véret, la permaculture consiste à « remettre du bon sens dans nos vies, et évidemment, l’alimentation ça compte ! », explique-t-elle.  Techniquement, elle met en avant le fait de « faire avec la nature, et non le contraire ». « Il faudrait que chaque citoyen cultive une journée par semaine son jardin pour retrouver le lien avec la terre, et ainsi avec les agriculteurs », selon Claire Véret.

Avec ces différentes interventions, l’évènement « les Assiettes du futur » entend faire réfléchir sur l’évolution de l’agriculture et de l’alimentation. Si les alternatives proposées sont toutes très différentes, chacune peut peut-être contribuer à faire évoluer les choses en un sens. « Il est important de réconcilier tous les types d’agricultures, et ne pas opposer les modèles », conclut Sarah Singla.

Les articles du dossier