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Dossier : Réforme de la PAC

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Salon de l'agriculture

Une édition au goût d'inachevé


AFP le 29/02/2020 à 20:Feb
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Pour la députée européenne Irène Tolleret, qui siège à la "Comagri", la réforme de la Pac sera pas applicable avant 2023 (©Pixabay)

Le salon de l'agriculture, qui vient de fermer ses portes, laisse de nombreuses questions en suspens pour l'avenir des agriculteurs, des revenus aux retraites en passant par l'accompagnement de la transition environnementale. Ce qu'il faut retenir de cette 57e édition. Rattrapé par l'inquiétude liée à l'épidémie de Coronavirus, l'événement, qui figure parmi les plus grands salons commerciaux de France, ferme ses portes avec 24 heures d'avance et n'a pas connu la fréquentation habituelle.

En 2019, il avait attiré quelque 630 000 personnes. « Nous n’avons pas encore les chiffres de fréquentation totale, mais nous pouvons dire qu’elle est à la baisse par rapport à l’an dernier, et que le coronavirus y a fortement contribué », en particulier sur les derniers jours, a déclaré le président du salon, Jean-Luc Poulain, samedi à l’AFP.

Le président Emmanuel Macron était très attendu sur deux questions lors de sa visite inaugurale: les épandages de pesticides près des habitations avec les fameuses zones de non-traitement (ZNT), et les retraites du monde paysan.

Améliorer les choses dans la de financement de sécurité sociale

Dans les deux cas, il a tenté de donner des gages aux agriculteurs. Sur les retraites, il a jugé « impossible » de revaloriser les pensions actuelles à 85 % du Smic, une mesure prévue dans le futur système mais qui coûterait trop cher à appliquer aux agriculteurs déjà à la retraite.

Mais il a fait une ouverture: pour « les retraités actuels, je ne pense pas qu’il faut le mettre dans le système des retraites, mais dans la loi de financement de sécurité sociale, on peut un peu améliorer les choses ».

Concernant les ZNT, effectives depuis le 1er janvier, Emmanuel Macron a suggéré que ces bandes de terres agricoles non cultivées puissent à l’avenir être « valorisées », promettant que les agriculteurs seraient « accompagnés » financièrement. Il s’est engagé à assurer une « sécurité juridique » pour que les prochains semis se fassent « dans un cadre apaisé ».

La question du revenu des agriculteurs, et particulièrement des éleveurs de vaches à viande, a dominé le salon. En arrivant avec la vache Idéale, égérie du salon, son éleveur Jean-Marie Goujat a défendu la cause de sa profession, interpellant le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume devant de nombreux journalistes.

Trop tôt pour faire un bilan définitif

Il est encore trop tôt pour faire un bilan définitif des négociations commerciales annuelles, mais la loi alimentation, qui était censée ramener du revenu dans les cours de fermes, n’a semble-t-il toujours pas porté ses fruits cette année, hormis pour certains secteurs comme le lait.

« Le problème numéro un, c’est le revenu des éleveurs. Aujourd’hui le compte n’y est pas encore, ils doivent être rémunérés à leur juste valeur et vivre décemment », avait reconnu Didier Guillaume en début de salon.

Le site d’information Médiapart a publié une enquête en trois volets mettant en cause la FNSEA, notamment sur les niveaux de salaires de certains de ses dirigeants et sa gestion d’un fonds paritaire pour l’emploi.

Le ministère a finalement  retiré l’agrément de l’abattoir

Parlant de « règlement de comptes », de « vendetta », le syndicat a réfuté ces mises en cause. « Ils ont essayé de ternir l’image de la FNSEA en lançant leurs éléments avant le salon, ça n’a pas pris, et nous n’avons pas dans notre réseau de protestations », a affirmé Christiane Lambert, la présidente du syndicat, en marge d’un point presse au salon.

Une autre polémique a été déclenchée par l’organisation de défense des animaux L214, qui a demandé la fermeture d’un abattoir de veaux situé en Dordogne après diffusion d’une vidéo montrant selon elle des infractions « multiples ».

Les autorités avaient initialement assuré n’avoir pas décelé de « non-conformité à la réglementation », mais L214 est revenue à la charge: des échanges de courriels internes au ministère de l’Agriculture, adressés par erreur à l’association, montraient selon elle que les infractions « sont avérées ». Après cet épisode et une enquête vétérinaire sur place, le ministère a finalement retiré l’agrément de l’abattoir, le temps de prendre des mesures correctives.

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