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Dossier : Réforme de la PAC

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Manifestations d’agriculteurs

Dénonçant la future Pac, les agriculteurs bloquent les routes autour de Paris


TNC le 02/04/2021 à 10:Apr
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Pour la députée européenne Irène Tolleret, qui siège à la "Comagri", la réforme de la Pac sera pas applicable avant 2023 (©Pixabay)

Pour dénoncer les orientations actuelles du plan stratégique national, déclinaison française de la future Pac, les agriculteurs franciliens et de régions limitrophes (Hauts-de-France, Normandie, Champagne…) bloquent aujourd’hui les routes au volant de leurs tracteurs. Ils espèrent être reçus à l’Elysée pour faire entendre leur position.

Difficile de circuler ce vendredi en Ile-de-France, mais aussi autour de Caen, d’Alençon, de Reims ou dans les Hauts-de-France : venus en tracteur à l’appel de la FNSEA Grand Bassin Parisien et des JA régionaux, les agriculteurs bloquent les principaux points d’accès pour protester contre la réforme de la politique agricole commune.

Ils critiquent notamment les orientations qui semblent être prises dans le plan stratégique national, comme les critères d’accès à l’éco-régime, nouvelle version du paiement vert, auquel un agriculteur sur deux ne pourrait pas accéder avec les critères actuellement proposés. Fin mars, les producteurs de grandes cultures dénonçaient ainsi un rythme de convergence trop important au regard du peu de compensation proposée, parallèlement à une situation difficile des zones intermédiaires, à une baisse de revenus importante depuis plusieurs années. Ils demandent entre autres un accès facilité à l’éco-régime, via par exemple la reconnaissance de la certification HVE 2.

Un « premier avertissement au gouvernement »

Les agriculteurs espèrent donc être reçus à l’Elysée pour obtenir des réponses sur la stratégie gouvernementale vis-à-vis de l’agriculture française, alors que le président prône la souveraineté alimentaire. « Comment le Président Macron peut-il reconnaître l’agriculture comme essentielle et, en même temps, prendre des arbitrages qui la classeront à très court terme dans les secteurs en voie de disparition », demandent ainsi les Jeunes agriculteurs d’Ile-de-France Ouest.

Pour Philippe Dubuisson, de la FDSEA de l’Eure, il s’agit d’expliquer au gouvernement que « trop c’est trop ». « On a déjà perdu entre 30 et 40 % de nos aides agricoles pour compenser les prix bas de marché, et aujourd’hui, avec la réforme de la Pac qui est dans les cartons, c’est encore moins 50 à moins 70 euros par hectare par exploitation… Là c’est notre revenu qui s’envole, on ne pourra plus payer nos impôts fonciers…», explique-t-il.

Pour Damien Greffin, président de la FNSEA Grand Bassin Parisien, c’est donc un « premier avertissement au gouvernement ». « Les agriculteurs n’ont plus rien à perdre », insiste-t-il. 

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