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Dossier : Mobilisation des agriculteurs

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Crise agricole

La FNSEA s'impatiente, le gouvernement assure avancer


AFP le 12/02/2024 à 17:Feb
Traffic jam, tractors and cars.

(©Getty Images)

A moins de quinze jours du Salon de l'agriculture, le gouvernement assure avancer sur les grands dossiers agricoles et annonce un rendez-vous d'étape mardi entre le Premier ministre et le syndicat majoritaire FNSEA, qui veut voir « accélérer » le tempo.

Des annonces mais quelles « actions concrètes » ?

Le président de la puissante Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), Arnaud Rousseau, hausse le ton depuis dimanche dans la presse : « Personne n’a intérêt à nous balader », a-t-il dit, prévenant que sans « avancée concrète », les agriculteurs n’hésiteront pas à redescendre dans la rue.

« On n’est pas dans le bon tempo (…), il faut accélérer le tempo », a-t-il relevé sur BFM-TV mais aussi sur France Info, exhortant le gouvernement à des actes avant la tenue du Salon de l’agriculture à Paris (24 février-3 mars) et prévenant que la qualité de l’accueil du président de la République Emmanuel Macron en dépendrait.

Après deux semaines de blocages de routes et d’actions parfois tumultueuses, les manifestants ont levé le camp début février après trois salves d’annonces de Gabriel Attal sur des sujets aussi divers que les produits phytosanitaires, les retraites des exploitants, la simplification des normes et des aides à l’élevage ou à l’agriculture bio.

Mais, depuis il n’y a « pas eu de rencontre ministérielle » ni avec le ministre de l’Agriculture ni avec le Premier ministre, et « pas de point de suivi », a déploré Arnaud Rousseau.

Lundi matin, Matignon a annoncé que Gabriel Attal recevrait mardi à 16h30 les syndicats majoritaires FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, en présence du ministre de l’Agriculture Marc Fesneau et de sa ministre déléguée Agnès Pannier-Runacher.

Les deux ministres chargés de l’agriculture « verront dans la semaine chacune des organisations syndicales », notamment pour évoquer le projet de loi sur le renouvellement des générations, a-t-on précisé au cabinet de Marc Fesneau.

Ce texte, reporté pour être enrichi selon le gouvernement, devrait être présenté en Conseil des ministres « à la fin du mois de février » pour un vote « d’ici le mois de juin », a-t-on précisé de même source. « Je mets au défi quiconque de me trouver un moment politique où on aura fait autant de choses en aussi peu de temps », a réagi Marc Fesneau, interrogé lundi au salon Wine Paris et Vinexpo.

« Patience »

« Sur la simplification, on est parfois sur des normes qui datent de 20 ou 25 ou 30 ans », a-t-il rappelé, expliquant que les changements seraient parfois législatifs, parfois réglementaires : Un décret, a-t-il dit, « ça ne se fait pas sur un coin de table ».

« On a déjà beaucoup avancé en moins de quinze jours et je vous assure que dans quinze jours, on aura diablement avancé. En tout cas, on aura fait en un mois ce qui n’a pas été fait peut-être en 30 ans. Ça mérite la patience », a-t-il plaidé.

Parmi les sujets urticants tant pour les agriculteurs que les défenseurs de l’environnement, figure le suivi des usages de produits phytosanitaires. Chacun scrute l’issue d’une réunion du Comité d’orientation stratégique et de suivi (Cos) du plan Ecophyto, qui se tient dans l’après-midi au ministère de l’Agriculture, avec le gouvernement, des élus et des représentants des agriculteurs, de l’industrie et des ONG.

Ce plan, qui vise une réduction de moitié de l’utilisation des produits phytosanitaires d’ici 2030 (par rapport à 2015-2017), a été suspendu par Gabriel Attal « le temps de mettre en place un nouvel indicateur » qui remplacerait le Nodu, principal outil de mesure français.

Une décision qui a satisfait les syndicats agricoles majoritaires et consterné les associations environnementales, qui ont dénoncé un recul majeur du gouvernement.

Rue de Varenne, on précise que le gouvernement travaille « tous les dossiers » : sur le plan local, des réunions « ont eu lieu dans toutes les préfectures de département » pour « regarder les arrêtés locaux » et « faire remonter les propositions de simplification ». « On est en train de compiler ces éléments », précise-t-on.

Au niveau national, les annonces de Gabriel Attal – avec des mesures d’urgence chiffrées à 400 millions d’euros par Bercy – ont commencé à être déclinées concrètement, affirme-t-on au ministère, évoquant par exemple l’ouverture depuis le 5 février des dispositifs d’indemnisation pour les éleveurs.

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