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Dossier : Mobilisation des agriculteurs

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Colère des agriculteurs

Fin des blocages agricoles routiers, des actions continuent contre les GMS


AFP le 04/02/2024 à 12:Feb
Traffic jam, tractors and cars.

(©Getty Images)

Deux jours après des annonces du Premier ministre pour satisfaire les revendications des agriculteurs, les forces de l'ordre ont évacué samedi les derniers blocages du syndicat classé à gauche Confédération paysanne, qui poursuit avec d'autres la mobilisation sur le terrain des grandes surfaces.

Comme en Roumanie, les blocages routiers agricoles ont largement pris fin en France après deux semaines de barrages du nord au sud du pays, après que Gabriel Attal a annoncé de nombreuses mesures sur les pesticides, les importations, les successions ou encore les aides à l’élevage. Mais la mobilisation se poursuit dans d’autres pays européens comme l’Espagne, l’Italie ou l’Allemagne.

Dès samedi matin, les forces de l’ordre ont évacué dans le calme le péage de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), sur l’A43, qui perturbait la circulation entre Lyon et Chambéry et était l’un des derniers de la région ; ainsi que le point de blocage de la centrale d’achats Leclerc à Saint-Étienne-de-Montluc (Loire-Atlantique), ont indiqué à l’AFP le syndicat et les préfectures concernées, parallèlement à la levée volontaire des barrages appelée de ses vœux depuis jeudi par le syndicat majoritaire FNSEA.

A 22h30 samedi, la circulation était normale sur l’ensemble du réseau Vinci Autoroutes après le déblocage de l’A10, dernière autoroute bloquée du côté de Poitiers.

Confédération paysanne indignée

Les évacuations se sont produites tôt samedi. « On est en train de se faire évacuer par les forces de l’ordre, qui sont venues avec de gros moyens. On se fait déloger alors qu’on était tout à fait pacifiques », a déploré Jean-François Guitton, secrétaire général de la Confédération paysanne de Loire-Atlantique.

Le site a été évacué « en raison des troubles à l’ordre public et des risques de pénuries et de pertes de produits frais », selon la préfecture de Loire-Atlantique. La Confédération paysanne s’est indignée dans un communiqué du « choix du gouvernement de traiter différemment les mobilisations et les organisations syndicales ».

Si le gouvernement a répondu aux « intérêts personnels d’agri-managers spéculateurs » de la FNSEA, rien n’a été réglé sur la question centrale du « revenu » des agriculteurs, estime la Confédération paysanne.

En Isère, sur l’A43, « les manifestants ont évacué les lieux dans le calme, il y a eu un dialogue entre manifestants et forces de l’ordre », a déclaré à l’AFP un porte-parole de la préfecture de l’Isère. Les manifestants ont souhaité « sortir dignement et en chantant », a dit Isabelle Douillon, une agricultrice du Rhône. Une « cinquantaine de gendarmes » ont été déployés, tout s’est passé « dans le calme et la sérénité », a-t-elle ajouté.

Des actions contre les hypermarchés

La Confédération paysanne n’avait pas appelé à suspendre les blocages, contrairement aux syndicats dominants, la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs (JA) et la Coordination rurale, dont un convoi initialement parti pour la région parisienne a rebroussé chemin et s’est fait acclamer en Dordogne sur la route du retour samedi.

De plus petites actions contre les GMS se poursuivent : les grandes surfaces sont d’ailleurs des cibles persistantes des agriculteurs, qui les accusent de presser les prix ou de vendre des produits étrangers. Dans un hypermarché Auchan de Villeneuve-d’Ascq (Nord), quelques dizaines de personnes sont entrées, sans violence, retirant des rayons des produits importés de l’étranger, comme du miel, ou encore des haricots verts du Maroc. Ils ont aussi pris la parole « pour défendre une alimentation saine, abordable et locale ».

À Chinon et Loches, en Indre-et-Loire, quelques agriculteurs ont déversé du fumier devant deux hypermarchés Leclerc à l’initiative, cette fois, de la FDSEA 37 et des JA. Encadrés par les forces de l’ordre, les agriculteurs ont également contrôlé l’origine et l’étiquetage des produits. Un supermarché Leclerc a aussi été bloqué à Brignoles (Var) par des membres de la Confédération paysanne.

Après l’appel de la FNSEA à suspendre les blocages, les barrages ont commencé à être levés, avec parfois des quantités importantes de déchets restés sur place. Devant la facture « extrêmement lourde » des nettoyages pour sa ville de Troyes (Aube), « entre 300 000 et 400 000 euros », François Baroin (LR) a demandé à l’État « qui a laissé faire » de payer la note, dans un entretien à L’Est Eclair. FNSEA et JA ont donné au gouvernement jusqu’au Salon de l’agriculture (24 février-3 mars, à Paris) pour concrétiser ses annonces. Ils demandent aussi une loi d’ici au mois de juin.

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