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Dossier : Influenza aviaire

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Mobilisation face à la grippe aviaire

Le risque relevé à « modéré » en France


AFP le 30/09/2022 à 22:Sep
Free Range Ducks on the Farm

A gaggle of ducks being reared outside on an organic farm. The ducks are fattened up ready for a tradtional Christmas dinner.More farm animals here.

Le niveau de risque lié à la grippe aviaire, l'influenza aviaire, passera dimanche de « négligeable » à « modéré » en France, les éleveurs devant dès lors mettre les volailles à l'abri dans les zones à risques et les tester si un foyer était détecté à moins de 20 kilomètres de leur exploitation.

« Depuis deux semaines, on constate une dégradation de la situation » qui s’était améliorée ces derniers mois, fait-on valoir vendredi au ministère de l’Agriculture.

Les autorités sanitaires ont détecté 18 foyers en élevage dans 11 départements: la Somme, la Seine-Maritime, la Meuse, l’Indre-et-Loire, l’Ain, la Sarthe, la Manche, l’Ille-et-Vilaine, le Morbihan, le Maine-et-Loire et la Loire-Atlantique.

« Il y a vraiment une volonté de ne pas reproduire la crise de l’an passée », souligne le ministère.

Cet épisode de grippe aviaire d’une ampleur inédite avait conduit à l’abattage de 16 millions de volailles de novembre 2021 à juin 2022, dont 11 millions dans le Grand Ouest, avec un total de 1 378 élevages atteints par le virus.

Le niveau de risque avait été rétrogradé le 7 juin à « négligeable » mais des foyers sont apparus depuis. Des centaines d’oiseaux sauvages ont en outre été retrouvés morts depuis le début de l’été sur le littoral ouest, infectés par l’influenza aviaire.

Alors que la « période à risque » de la migration des oiseaux sauvages approche, il a donc été « décidé de relever le niveau de risque de « négligeable » à « modéré » sur l’ensemble du territoire français » à compter de dimanche, un arrêté devant être publié samedi au Journal officiel, explique le ministère.

Concrètement, des mesures devront être prises, telles que la mise à l’abri des volailles dans les zones à risques – les zones humides situées sur les couloirs de migration des oiseaux sauvages – l’interdiction des « rassemblements d’oiseaux » dans ces zones, comme les compétitions de pigeons voyageurs, ou la vaccination obligatoire dans les zoos pour les oiseaux ne pouvant être confinés ou protégés sous filet.

La chasse reste autorisée « mais sous conditions », précise le ministère.

« Par rapport aux années précédentes, on souhaite aller plus loin pour éviter à tout prix un pic épidémique », souligne-t-il. Les agriculteurs devront obligatoirement faire, à leurs frais, des tests, une fois par semaine et avant tout transport d’animaux, si leur élevage est situé entre 0 et 20 km d’un foyer.

« Réglementations absurdes »

Des contrôles seront effectués avec, à la clef, une baisse des indemnisations en cas de non-respect de ces mesures.

L’influenza aviaire hautement pathogène est une maladie animale infectieuse virale très contagieuse qui affecte les oiseaux. Mais la consommation de viande et d’oeufs ne présente aucun risque pour l’homme.

Les mesures ont été prises en concertation avec les professionnels, souligne-t-on au ministère. Mais la Confédération paysanne et le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef) se sont « désolidarisés de la feuille de route » du gouvernement.

« L’épisode d’influenza aviaire de l’année dernière nous a bien montré que l’élevage en plein air n’est pas le responsable de l’épidémie », critiquent ces deux syndicats agricoles.

Pourtant, « encore une fois, interdire le plein air est la seule solution trouvée par le ministère de l’Agriculture pour faire croire qu’il essaie d’endiguer une épidémie d’influenza aviaire devenue incontrôlable », ajoutent-ils.

Selon eux, « aucune mesure n’est en vigueur pour agir sur les principaux facteurs de diffusion du virus », à savoir « les densités dans les zones d’élevage spécialisées » ou encore « la multiplicité des transports d’animaux et de personnels, qui sont responsables de la diffusion de l’influenza aviaire de proche en proche ».

La Confédération paysanne et le Modef se disent « mobilisés » contre « ces réglementations absurdes », avec une crainte: « la disparition de notre métier d’éleveurs et d’éleveuses en plein air ».

« Ce n’est pas une claustration totale des animaux », assure toutefois le ministère, « les conditions de mise à l’abri ont été adaptées en fonction des modes de production. »

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