Accéder au contenu principal

sommaire

Sommaire du dossier

Dossier : Influenza aviaire

précédent

19/127

articles

suivant

Aviculture

La grippe aviaire n'a pas pris de vacances, automne sous tension


AFP le 06/10/2022 à 11:Oct
Free Range Ducks on the Farm

A gaggle of ducks being reared outside on an organic farm. The ducks are fattened up ready for a tradtional Christmas dinner.More farm animals here.

Pas de répit pour les éleveurs de volailles : les ravages de la grippe aviaire dans la faune sauvage font peser une lourde menace sur des exploitations qui n'ont pas eu le temps de digérer l'épisode précédent.

« Tout le monde est en alerte maximale », a déclaré Yves-Marie Beaudet, président de l’interprofession de l’œuf (CNPO), mercredi lors d’une conférence de presse.

Les professionnels de la volaille sont encore sonnés par l’épisode d’influenza aviaire hautement pathogène (couramment appelée grippe aviaire) de l’hiver et du printemps dernier. D’ampleur inédite, il a conduit à l’abattage en France de 21 millions d’animaux (canards, poules pondeuses, dindes…) jusque dans des zones auparavant préservées comme la Vendée. La reprise est difficile, faute de poussins et de canetons en nombre suffisant pour remplir les élevages.

L’État prévoit de débourser près d’un milliard d’euros pour indemniser les éleveurs ainsi que les industriels qui manquent de viande et d’œufs pour faire tourner leurs usines.

« Il faut absolument éviter que ce que l’on a connu au printemps dernier en Vendée se reproduise. (…) On est incapables de supporter une deuxième année comme ça, économiquement, psychologiquement », prévient M. Beaudet, lui-même éleveur de poules pondeuses dans les Côtes-d’Armor.

Mais le virus frappe encore, avec 18 élevages français contaminés depuis le 1er août, selon le dernier bilan du ministère de l’agriculture.

La France vient de relever à « modéré » le niveau de risque. L’élevage de volailles en plein air est interdit dans les zones les plus à risque, pour éviter des contacts avec des oiseaux migrateurs porteurs du virus.

En général, les premiers cas chez les volailles d’élevage sont dus à des contacts directs ou indirects (excréments) avec des oiseaux sauvages, puis le virus s’étend d’exploitation en exploitation via les mouvements d’animaux, de personnes et de matériels.

Fait inédit : cet été, le virus ne s’est pas éclipsé. Il a continué à circuler en Europe parmi la faune sauvage. Et décimé des espèces marines protégées, comme les fous de Bassan en Bretagne.

« Alors que la migration automnale commence et que le nombre d’oiseaux sauvages hivernant en Europe augmente », le risque d’infection par l’influenza aviaire est « probablement » plus élevé « que les années précédentes, en raison de la persistance du virus en Europe », soulignait cette semaine Guilhem de Seze, responsable du département chargé de l’évaluation des risques à l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

« Sans précédent »

La plateforme française d’épidémiosurveillance en santé animale (ESA) évoque dans un article une « situation alarmante », les auteurs notant que les risques d’infection « vont augmenter fortement dans les semaines à venir ».

L’épizootie qui sévit sans discontinuer depuis un an est « l’épidémie la plus importante observée à ce jour en Europe », rapporte l’EFSA. En un an, selon cette source, 47,7 millions de volailles ont été abattues dans les élevages européens contaminés.

Les espoirs se portent sur la mise au point d’un vaccin pour les animaux. Mais les résultats ne sont pas attendus avant l’an prochain.

Quelques cas de transmission du virus à des humains ont été rapportés en Chine, au Royaume-Uni, aux États-Unis et tout récemment en Espagne, chez un employé d’un élevage avicole.

Les autorités sanitaires européennes estiment que le risque d’infection est « faible » pour les personnes n’ayant pas de contact prolongé avec des volatiles et « faible à moyen pour les personnes exposées professionnellement ».

Des cas ont par ailleurs été recensés chez des renards, des phoques ainsi qu’un marsouin commun.

Le risque de transmission à l’homme via la consommation de viande ou d’œufs contaminés est quant à lui jugé « négligeable ».

Les articles du dossier