Accéder au contenu principal

sommaire

Sommaire du dossier

Dossier : Betteraves et néonicotinoïdes

précédent

22/49

articles

suivant

Betteraves

Nomination d'un délégué interministériel pour la filière sucre


AFP le 21/09/2020 à 09:Sep
fiches_betteraier-jaunisse

Les betteraviers ont annoncé vendredi la nomination par le gouvernement d'un délégué interministériel de la filière betterave-sucre-alcool, touchée par une série de crises, la dernière en date étant une chute des rendements betteraviers causée par la « jaunisse », une maladie causée par un puceron qui affaiblit les plantes.

« La CGB (syndicat des betteraviers) accueille favorablement la nomination de Henri Havard comme délégué interministériel pour la filière betterave-sucre-alcool », a indiqué le syndicat des betteraviers dans un communiqué. Nommé pour un an, Henri Havard, inspecteur général des finances, a pour mission de « contribuer au développement de la filière en France et devra notamment « suivre la mise en œuvre du plan de soutien gouvernemental à la filière pour faire face à la crise due au virus de la jaunisse » .

Afin de protéger les rendements sucriers en France, le gouvernement a présenté début septembre un projet de loi permettant la réintroduction de semences de betteraves enrobées avec des néonicotinoïdes, un insecticide controversé qui avait été interdit par la France en 2018 afin de protéger les abeilles. Une réautorisation qui, si elle est votée en octobre par le Parlement, sera temporaire jusqu’en 2023 et devra être accordée chacune des trois années par arrêté conjoint des ministères de l’agriculture et de l’environnement.

Sur le sujet : Jaunisse de la betterave – Recours aux néonicotinoïdes, aides, prévention : les mesures gouvernementales
Projet de loi néonicotinoïdes – Une dérogation limitée à la seule betterave sucrière

Henri Havard devra d’ailleurs « veiller au suivi des actions de la filière et des établissements de recherche public et privé pour trouver les alternatives efficaces aux néonicotinoïdes le plus rapidement possible » , selon le décret. Dès avant cette crise de la jaunisse, le président Emmanuel Macron s’était engagé auprès des betteraviers à nommer un délégué interministériel « dédié » à la mise en œuvre d’un plan stratégique de filière, pour sortir de la crise. Le secteur souffrait alors d’une chute des cours mondiaux du sucre, causée par une surproduction mondiale après la levée des quotas sucriers en Europe.

Afin de rendre la betterave hexagonale plus compétitive sur le marché mondial, un programme de recherche, Aker, a été lancé en 2012, afin de « doubler le rythme de croissance annuelle du rendement de la betterave en sucre par hectare ». Un objectif atteint selon les responsables de ce programme qui a mobilisé une centaine de personnes pendant huit années, et dont les conclusions ont été présentées vendredi.

« Aker va servir à répondre à la fois au niveau de la betterave à ce besoin de productivité, d’efficience de la plante, mais également aux attentes sociétales », notamment sur la réduction des pesticides, a déclaré lors d’une conférence de presse Vincent Laudinat, directeur général de l’ITB (Institut technique de la betterave). « De nouvelles variétés plus performantes pourraient être inscrites « potentiellement dès 2022 » au catalogue officiel pour être expérimentées, selon Christian Huyghe, directeur scientifique agriculture à l’Inrae et chef de projet Aker. Il n’y a pas néanmoins dans ce programme « la variété avec un grand V qui serait la betterave sans néonicotinoïdes », a-t-il prévenu, « mais ce qu’il y a en sortie de programme permet d’alimenter ça ».

Un projet de plan de recherche contre les ravages de la jaunisse, copiloté par l’Inrae et l’ITB, devrait néanmoins être présenté au ministère de l’agriculture la semaine prochaine, a précisé Christian Huyghe.

Voir aussi : [Jaunisse de la betterave] Tereos a retardé le démarrage de sa campagne 2020/21
Campagne 2020 : la production de betteraves sucrières en recul de 15,4 % sur un an selon Agreste

Les articles du dossier