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Projet de loi néonicotinoïdes

Une dérogation limitée à la seule betterave sucrière


TNC le 02/09/2020 à 14:12
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Après l’annonce début août d’un plan de soutien à la filière betteravière, le projet de loi pour la ré-autorisation des néonicotinoïdes va être présenté demain en conseil des ministres. La dérogation sera bien limitée à la betterave sucrière, en enrobage de semences.

À la faveur d’un hiver doux et humide, et d’un printemps ensoleillé, les pucerons véhiculant la jaunisse de la betterave ont proliféré dans les champs, laissant présager des pertes de rendement colossales pour les producteurs et menaçant l’ensemble de la filière sucrière et ses 46 000 emplois. Conscient de la situation, le gouvernement a réagi début août, annonçant un plan de soutien et la possibilité d’autoriser de nouveau les néonicotinoïdes.

Voir : Jaunisse de la betterave : les mesures gouvernementales

C’est dans cette optique que le projet de loi « relatif aux conditions de mise sur le marché de certains produits phytosanitaires en cas de danger sanitaire » sera présenté le 3 septembre en conseil des ministres, pour être ensuite voté par le Parlement. Si dans le projet de loi, il n’est pas fait mention d’une dérogation strictement limitée au secteur betteravier, le gouvernement et les ministres (de l’agriculture et de la transition écologique) ont prévenu que les autres cultures étaient exclues. « Ce sera précisé dans l’arrêté de dérogation, qui sera cosigné par les deux ministres », a précisé le gouvernement, le 2 septembre.

Cette dérogation à l’utilisation des néonicotinoïdes devrait commencer à partir de 2021 et les deux années suivantes en l’absence d’alternative. Elle est permise par un règlement européen de 2009 autorisant les pays de l’Union européenne à déroger à l’interdiction sous certaines conditions, quand un danger ne peut être maîtrisé par d’autres moyens raisonnables. Selon le gouvernement, il n’y a donc aucune raison que la Commission s’oppose à cette dérogation, comme elle avait pu le faire pour la Lituanie et la Roumanie. Douze États membres ont obtenu cette année une dérogation, précise par ailleurs le gouvernement.

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Des indemnisations pour les pertes de rendement

Dans le cadre du plan de soutien, les pertes de rendement de la campagne donneront lieu à des indemnisations (financées sur les aides de minimi), explique également le gouvernement. Pour le moment, les niveaux d’infestation varient entre le sud betteravier et le nord, avec des parcelles infestées jusqu’à 80 % au sud de la zone, tandis que le nord enregistre des niveaux d’infestation autour de 15 %. Dans les zones les plus touchées, les pertes de rendement pourraient aller jusqu’à 40 %.

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À moyen terme, l’accent est surtout mis sur l’accélération de la recherche pour identifier au plus vite les alternatives efficaces, qui relèvement probablement de solutions combinatoires : recherche de variétés moins sensibles, meilleure connaissance de la maladie, biocontrôle, techniques culturales…

Betteraves bio et conventionnelles à la même enseigne

Enfin, si l’on a beaucoup entendu les écologistes clamer, ces derniers temps, que les betteraves bios étaient épargnées par le virus de la jaunisse, du côté du ministère de l’agriculture aucune donnée ne permet, aujourd’hui, de confirmer cette version. L’hétérogénéité des atteintes en fonction des territoires biaise la comparaison entre bio et conventionnel, d’autant plus que seule 0,5 % de la surface betteravière française est conduite en agriculture biologique. Par ailleurs, les dates de semis sont un peu décalées en betteraves bio, ce qui peut faire varier le niveau d’infestation si le climat, au moment du semis, est plus ou moins favorable à l’infestation.

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