Carrefour et Intermarché en soutien aux maraîchers et pêcheurs français
AFP le 23/03/2020 à 18:Mar
Les enseignes de grande distribution Carrefour et Intermarché ont annoncé lundi des mesures pour aider les maraîchers et pêcheurs français face à la chute de la consommation des produits frais au profit des surgelés et des pâtes.
Dans un communiqué, Carrefour a fait savoir qu’il s’engageait « auprès de plusieurs mareyeurs dont le groupe Océalliance, premier acteur français, pour soutenir la pêche française en garantissant des volumes et des prix d’achat sur une dizaine d’espèces majeures dont le maquereau, la sardine, la julienne ou le merlan ». « Alors que le secteur de la pêche est fortement touché par la crise sanitaire, dont la moitié des débouchés dépend normalement de la restauration, Carrefour souhaite apporter son soutien et de la visibilité à une filière essentielle de l’agroalimentaire française », ajoute le groupe, qui « s’engage à conserver autant qu’il le peut ses rayons traditionnels ouverts ».
Intermarché, de son côté, a annoncé dans un communiqué « un plan média national d’envergure pour sensibiliser les Français (…) et les inciter à consommer notamment plus de fraises et d’asperges françaises, ainsi que de poisson issu de la pêche fraîche française ». En effet, rappelle l’enseigne, « suite aux fermetures des restaurants et des cantines scolaires, et plus largement au confinement instauré dans le pays, la demande de poisson comme de fruits et de légumes frais est au plus bas ».
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« Par exemple, les asparagiculteurs n’ont qu’une récolte par an: à cause du Covid-19, certains risquent d’en perdre la moitié et de s’endetter plusieurs années pour survivre », explique Thierry Cotillard, président d’Intermarché, cité dans le communiqué. Depuis plusieurs jours, ajoute Intermarché, « le poisson, toutes espèces confondues, perd en valeur et les bateaux de pêche restent, pour beaucoup, à quai », posant à terme la question du maintien de l’activité chez certains producteurs.
Une réalité confirmée dans une lettre adressée
lundi à Emmanuel Macron, et signée par l’Union des armateurs à la pêche de
France (UAPF) et l’Association nationale des organisations de producteurs
(ANOP) : « la plupart des entreprises de pêche vont (…) rester à l’arrêt par
faute de marché pour commercialiser leurs produits ».
« Nous vous demandons donc à ce que les entreprises
de pêches maritimes puissent bénéficier dans les plus brefs délais de
mécanismes de soutien permettant d’assurer leur pérennité au-delà de la crise
sanitaire », notamment via « un dispositif d’arrêt temporaire », qui semble «
le plus adapté pour pourvoir rapidement aux besoins des entreprises concernées
».
« Nous avons maintenant besoin, après plusieurs
jours d’incertitude, de messages clairs pour nous permettre d’agir efficacement
et de prendre les décisions adaptées pour à la fois organiser la survie
économique des entreprises et des salariés et garantir l’approvisionnement
alimentaire, notamment par un système de soutien à l’activité », ajoute la
lettre.
Selon une étude du cabinet Nielsen, lors de la semaine qui a précédé le confinement, les Français se sont précipités vers les produits de grande consommation, notamment la farine (+ 206 %) ou les pâtes (+ 196 %).
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