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Coronavirus

Les industriels des pâtes alimentaires sont sur les dents


AFP le 17/03/2020 à 15:56
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L'industrie des pâtes alimentaires se concentre sur une dizaine de formats simples, afin de limiter les changements de production. (©Pixabay)

Coquillettes pour tout le monde ! Face à la ruée sur les pâtes provoquée par l'angoisse liée à l'épidémie du nouveau coronavirus, les industriels ont dû s'adapter pour assurer l'approvisionnement de leurs clients, quitte à sacrifier parfois la diversité.

Les images de rayons vides aux quatre coins du monde ont fait le tour des réseaux sociaux : à chaque fois, plus un seul paquet de pâtes ou presque. Le désir de faire des stocks pour parer à toute mesure de confinement a fait flamber les ventes. « On est à 90 % d’augmentation de nos ventes sur trois semaines et 100 % sur les derniers jours », déclare à l’AFP pour le groupe Panzani, Xavier Riescher, président du groupe et du syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires de France (Sifpaf).

Conséquence, les usines du groupe, qui ne tournent habituellement pas le week-end, ni la nuit, produisent depuis quelques semaines sans discontinuer. « On travaille sept jours sur sept, 24 heures sur 24, il y a une mobilisation exceptionnelle des ouvriers français », déclare le PDG du numéro un français.

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Même branle-bas de combat autour des lignes de production italiennes de La Molisana, quatrième producteur en Italie. « Depuis début février, au niveau de la production, on est à + 50 % en Italie », indique Michel Liquidato, responsable commercial France de la marque haut de gamme. L’usine unique de Campo Basso, au nord de Naples, a même augmenté de 150 % l’approvisionnement de pays comme la Hongrie ou la Roumanie, indique-t-il. Mais l’allongement des horaires ne suffit pas pour satisfaire la demande, à en croire Xavier Riescher, selon qui l’industrie s’est concentrée sur les formes de pâtes les plus simples et a fait le deuil momentané des nouilles les plus tarabiscotées. « Quand vous faites une farfalle, il vous faut deux fois plus de temps que pour faire une coquillette. Parce que c’est complexe, la pâte doit être repincée », ajoute-t-il.

Coquillettes, mais aussi spaghettis, macaronis, penne : l’industrie se concentre sur une dizaine de formats simples, afin de limiter les changements de production. « C’est vrai pour Panzani, pour Barilla, Garofalo, qui fait le très haut de gamme. On se concentre sur ce qu’on arrive à produire », assure Xavier Riescher. Autre chose que les clients ne verront plus en rayon : les lots de plusieurs paquets en promotion, afin de simplifier et d’accélérer le conditionnement.

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Pas de rupture de stocks

Idem pour le riz, selon Xavier Riescher : la marque du groupe Panzani, Taureau ailé, a vu ses ventes augmenter de 70 % ces dernières semaines. Que ce soit pour les pâtes, le riz, mais aussi le couscous, dont les ventes ont également doublé, Xavier Riescher l’assure, il n’y aura pas de rupture. « Il y a toujours plein de stocks. Toutes les usines en France continuent à produire, je peux parler pour l’ensemble du syndicat. En Italie aussi. Il y en a certaines qui sont un peu en difficulté dans les zones de confinement dans le nord de l’Italie, mais pour l’instant, les usines continuent à produire », assure-t-il.  « Malgré ce contexte difficile, aucun de nos sites de production n’est actuellement soumis à des mesures de confinement », a confirmé à l’AFP le groupe Barilla.

Un de ses rivaux, l’entreprise des Abruzzes De Cecco, a indiqué récemment qu’elle poursuivait sa production. La société familiale a offert dix respirateurs aux autorités sanitaires de la région, selon des informations de la presse locale. Certains acteurs doivent tout de même faire des choix. « Il a fallu servir en priorité le marché italien et les pays déjà clients depuis quelques années, alors qu’en France on commence à peine », déplore M. Liquidato, selon qui La Molisana a dû renoncer au moins provisoirement à quelques commandes en France.

Autre inquiétude, pour certains industriels, si les ventes continuent de flamber dans les mois à venir : se retrouver à court de blé dur, matière première des pâtes. « Nous ne prévoyons pas de rupture de stock pour les semaines à venir, et sommes vigilants à ce que les flux logistiques soient maintenus pour approvisionner nos clients », assure néanmoins à l’AFP Axéréal, une des principales coopératives à fournir les fabricants de coquillettes comme de papillons.

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