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Marché du maïs

Des prix en hausse, mais une situation toujours difficile sur les exploitations


TNC le 21/10/2020 à 18:03
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Alors que les stocks mondiaux de maïs s’annonçaient extrêmement lourds, le bilan s’allège sous l’effet de la situation aux États-Unis, et les prix remontent depuis août, avoisinant aujourd’hui les 185 €/t. La volatilité risque cependant d’être forte dans les prochains mois.

Depuis mi-août, le marché du maïs s’inscrit dans une dynamique de hausse des prix et atteint actuellement 185 €/t pour l’échéance 2020 sur Euronext, a indiqué Arthur Boy, chargé de mission économie pour l’AGPM, le 21 octobre. « On n’est pas, cette année, sous la pression de la récolte », explique-t-il, en raison notamment de perspectives plus saines au niveau mondial.

Car si la consommation est très dynamique au niveau mondial, notamment car le maïs est la céréale la moins chère pour l’alimentation animale, de fortes craintes pesaient en début de campagne, compte tenu des 34 millions d’hectares de maïs à récolter aux États-Unis. Or, 40 % de cette production est habituellement dédiée à l’éthanol, et ce dernier marché est aujourd’hui très en retrait suite à la pandémie de Covid-19. De plus, les rendements promettaient d’être bons, et le stock de reports supérieur à 70 Mt.

Cependant, la situation s’allège depuis août : une partie de la Corn Belt a souffert de la sécheresse, l’Iowa, principal État producteur de maïs, a dû composer avec le passage d’une tempête qui a endommagé trois millions d’hectares de maïs, ce qui a diminué le potentiel de production américain. Parallèlement, la demande chinoise s’avère particulièrement dynamique : l’Empire du milieu importe cette année entre 15 et 20 Mt de maïs, contre 4 Mt habituellement.  

Covid, Amérique du Sud… Des risques de volatilité dans les prochains mois

Mais l’incertitude de la demande de la Chine et l’opacité des stocks du pays risquent de contribuer fortement à la volatilité des cours, tout comme la reprise de la pandémie de Covid-19, rappelle Arthur Boy. D’autres incertitudes politiques (élections américaines) et climatiques, notamment le phénomène La Nina en Amérique du Sud, pourront aussi accentuer cette volatilité.

Au Brésil, où le maïs est généralement cultivé après le soja et dont la sole était cette année importante, la hausse des surfaces pourrait atteindre 1 million d’hectare.

Des résultats économiques incertains

Malgré l’embellie des prix, « les résultats économiques des exploitations maïsicoles restent décevants avec des chiffres d’affaires estimés en retrait de 1,2 % par rapport à la moyenne quinquennale », souligne l’AGPM. Et ce, d’autant plus que les conditions climatiques ont affecté les rendements.

Lire :  Récolte maïs 2020 : un rendement décevant à 89,4 q/ha, impacté par les aléas climatiques

Néanmoins, les disponibilités limitées en Mer Noire (Roumanie, Bulgarie, Ukraine), redonnent de la compétitivité à l’export au maïs français. À noter, par ailleurs, que si la hausse des cours se poursuit, le maïs pourrait perdre de l’attractivité pour l’alimentation animale.

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