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Gaec des 3 villages (56)

Une astreinte hivernale de 17 h/UTH par semaine contre 30 h en moyenne


TNC le 16/10/2020 à 06:06
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En modifiant le logement du troupeau, montant un roto de traite et en remplaçant la mélangeuse par un robot d'alimentation, les associés du Gaec des 3 villages parviennent à se libérer du temps. Leur astreinte hivernale hebdomadaire n'est que de 17 h/UTH contre 30 h en moyenne pour le réseau Inosys.

Tandis que les Chambres d’agriculture de Bretagne présentaient au Space 2020 une étude sur le temps de travail d’astreinte en élevage laitier, Guillaume Buchet, éleveur laitier au Gaec des 3 villages (Morbihan – 56) témoignait de ses pratiques pour améliorer son efficience au travail.

Une seule personne pour traire sur le roto 26 places

Le Gaec des 3 villages étant un rassemblement de trois exploitations, les éleveurs ont lancé en 2009 la construction d’un nouveau bâtiment pour regrouper les vaches et génisses (auparavant sur deux sites) et ainsi améliorer l’efficience du travail d’astreinte. « Notre objectif était de se libérer du temps en ne travaillant qu’un week-end sur deux et d’avoir trois semaines de congés par an. »

Les génisses sont en aire paillée et les vaches en logettes paillées, le tout sur un seul couloir pour faciliter le raclage qui est fait au rabot (2 fois/jour pour les vaches et 2 fois/semaine pour les génisses). Le pailleuse passe 1 fois/semaine pour les vaches (et de la paille est rajoutée quotidiennement à la main sur les logettes) et tous les jours pour les génisses. « Pour les génisses, on a prévu un couloir de paillage dédié pour éviter d’avoir à ouvrir toutes les barrières chaque jour et que ce soit assez rapide. »

À gauche, le bâtiment d’élevage et à droite le roto de traite 26 places de l’exploitation. (©Gaec des 3 villages)

Côté traite, ils ont opté pour une salle de traite rotative de 26 places. « Les réflexions menées pour le renouvellement de l’outil de traite portaient d’abord sur une 2×10 ou 2×12 mais tout le monde nous disait qu’il fallait être deux personnes pour traire. Alors certes, les devis pour un roto étaient plus élevés mais on gagnait du temps, avec une seule personne à traire. »

Le Gaec des 3 villages en quelques chiffres :
Regroupement de 3 exploitations en 2008
1,45 M litres produits
160 VL
39 UGB génisses
Atelier de porc engraissement (2 500 porcs/an)
SAU de 145 ha (dont 51 ha de maïs ensilage, 47 ha de prairie, 47 ha de céréale
Actuellement 2 associés + 2,5 salariés

Un robot d’alimentation pour remplacer l’automotrice

Le troupeau en plein agrandissement, l’élevage s’est tourné vers l’automatisation en 2014. « L’automotrice était à renouveler. En comparant les différentes solutions, on a choisi le robot d’alimentation. » Une installation du système d’autant plus simplifiée que tous les animaux se situent désormais sous le même toit. « On est aujourd’hui à 3 ou 4 h/semaine pour remplir la cuisine du robot, auxquelles on ajoute environ 10 min/jour pour le nettoyage, la surveillance, etc. »

À lire : Robotiser la traite ou l’alimentation : les bons critères pour choisir

Avec un investissement de 210 000 € (aménagement du bâtiment et de la cuisine compris), Guillaume ne reviendrait pas en arrière. « On était à 140 000 € environ pour les devis de mélangeuses, se souvient-il. Il y a certes une différence, mais on a le gros avantage de ne pas avoir à s’occuper de l’alimentation le week-end car on remplit la cuisine le vendredi et on y revient seulement le lundi. »

Du vendredi soir au lundi matin, les éleveurs ne se soucient même plus de l’alimentation car la cuisine du robot leur permet de tenir un week-end complet. (©TNC)

Une réduction du temps d’astreinte de 15 minutes par vache

Denis Follet de la chambre d’agriculture, présente les résultats de tous ces changements sur le temps de travail de l’élevage. « Le robot d’alimentation leur a permis d’économiser 5,4 h/semaine/UTH par rapport à la moyenne du réseau Inosys. Les changements au niveau du bâtiment ont eux aussi porté leurs fruits puisque le temps d’astreinte lié au logement est de 1,5 h/semaine/UTH. »

En min/semaine/VLGaec des 3 villages (56)Moyenne réseau Inosys
Temps de traite1319
Temps veaux2,53
Temps d’alimentation310
Temps logement2,57
Temps autres63
Temps d’astreinte global2742

« On constate une réduction du temps d’astreinte de 15 minutes/semaine/VL en hiver, soit 17 h d’astreinte chaque semaine par UTH contre en moyenne 30 h/semaine/UTH pour le réseau Inosys. »

Une main d’œuvre qui évolue

Si le Gaec comptait quatre associés et un salarié du départ, 2020 fut l’année des grands changements : les parents de Guillaume et associés de l’exploitation ont pris leur retraite début 2020, suivis par le départ du salarié en septembre. 

Retrouvez : 5 clés pour embaucher puis fidéliser un salarié

« On est parvenu, après six mois de recherche active, à trouver un nouveau salarié, puis un second, et nous avons aussi embauché un apprenti dans l’objectif de le former pour l’embaucher ensuite. » L’élevage compte aujourd’hui 4,5 UMO. Pour autant, Guillaume reconnait que le travail le week-end devient compliqué pour les salariés. « On est passé à un week-end travaillé sur trois pour les salariés, au lieu d’un sur deux comme on le voulait au départ. »

Si l’objectif initial des associés de ne travailler qu’un week-end sur deux et de prendre trois semaines de congés par an a pu être atteint, ils se fixent désormais un nouveau but : « atteindre cinq semaines de vacances par an, comme nos salariés et nos conjointes. »

Pour aller plus loin encore, d’autres possibilités existent pour réduire le temps d’astreinte, comme (cliquez sur les liens pour découvrir des témoignages d’éleveur dans ce cas) :
– Investir dans le paillage automatisé
Monter un robot de traite
– Revoir la conduite des cultures