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Viande bovine

Un marché mondial toujours tiré par la Chine


TNC le 16/06/2020 à 17:39
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À cause de la peste porcine africaine, qui a provoqué un manque de disponibilité du porc, la consommation de viande bovine a fortement augmenté en Chine en 2019. Le pays, premier importateur mondial de viande bovine, tire toujours le marché mondial, et la crise du Covid ne semble pas, pour le moment, avoir freiné cette tendance.

Quatrième producteur mondial de viande bovine, la Chine est surtout le premier pays importateur de la planète. Depuis le début des années 2000, la consommation de cette viande dans le pays ne fait qu’augmenter, avec une croissance de + 10 % entre 2009 et 2019, portant la consommation à 6,8 kgéc/an/hab, a rappelé Jean-Marc Chaumet, de l’Idele, lors d’un webinaire consacré aux marchés asiatiques de la viande bovine, le 11 juin. La hausse de la consommation a été fortement tirée, en 2019, par le manque de viande porcine, première viande consommée par les Chinois, en lien avec la pandémie de peste porcine africaine qui sévit en Asie.

Une situation qui a également provoqué un renchérissement de cette viande (+ 12 % entre 2018 et 2019), essentiellement consommée en milieu urbain et hors domicile. Les importations représentent ainsi 30 % de l’offre de viande bovine en Chine. Le pays totalise, en 2019, 23 % des importations mondiales de viande bovine, pour un total de 8,2 milliards de dollars (soit la moitié des importations chinoises de viande, en valeur). « Cette dépendance n’est pas un problème car la viande bovine n’est pas un produit de consommation de base pour la Chine, à la différence du porc », explique Jean-Marc Chaumet.

Des parts de marchés difficiles à prendre pour les nouveaux exportateurs

N’étant pas à la recherche d’autosuffisance, la Chine a progressivement ouvert ses frontières aux importations de viande bovine. Ainsi, en 2018, 14 pays étaient autorisés à exporter de la viande bovine en Chine, un chiffre passé à 19 pays en mai 2019, puis 26 pays en juin 2020. Cependant, il faut surtout se pencher sur le nombre d’abattoirs agréés au sein de chaque pays autorisé. On constate ainsi qu’aux États-Unis, le nombre d’abattoirs agréés a été multiplié par trois entre 2018 et 2020, passant de 30 à 88. En Argentine, ce nombre a doublé sur la même période, atteignant ainsi 41 abattoirs. La France compte de son côté cinq abattoirs agréés.

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Au final, cinq pays seulement fournissent l’essentiel des importations de la Chine continentale : le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, les trois premiers représentant deux tiers des exports en raison de leur capacité à envoyer des volumes importants, et de leurs prix (15 à 20 % moins chers qu’en Australie et en Nouvelle-Zélande, ces deux pays bénéficiant quant à eux de droits de douane nuls ou à taux réduits dans le cadre d’accords de libre-échange).

L’essentiel des exportations de viande bovine vers la Chine est le fait de cinq pays (©Idele)

Cette situation laisse peu de place pour les autres pays. La France a quant à elle exporté 450 téc. « On peut peut-être s’attendre à 2000-3000 tec., indique Jean-Marc Chaumet, mais il y a eu des déconvenues, notamment pour la viande limousine label rouge, qui avait annoncé au salon de l’agriculture avoir conclu des accords pour 1 000 téc de viande haut de gamme pour la restauration, mais avec le Covid, les clients ont demandé des baisses de prix et pour l’instant, les exportations ne se font pas », précise le spécialiste.

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Cependant, malgré la crise sanitaire, les importations chinoises ont poursuivi leur progression sur la période janvier-avril 2020, avec une augmentation de + 53 % par rapport à 2019. Peut-être est-ce lié à des stocks ou des commandes passées longtemps à l’avance, car la consommation a clairement diminué pendant le confinement (puisque la viande bovine est essentiellement consommée hors domicile). Les importations risqueraient donc de faiblir au deuxième semestre.

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