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Boeuf, porc

Pour exporter en Chine, les abattoirs français se mettent au code QR


AFP le 12/11/2019 à 18:57

Les abattoirs français vont se mettre au code QR pour donner des gages de qualité aux consommateurs chinois et pouvoir exporter dans ce pays de la viande de porc et de bœuf « haute-couture » française - qu'Emmanuel Macron a fait déguster à Xi Jinping lors de la récente foire de Shanghai.

Avec une étiquette électronique inviolable lisible par téléphone portable, le consommateur chinois pourra connaître l’abattoir qui a abattu l’animal, la date d’abattage et une série d’informations générales sur l’élevage en France : sans hormone, sans activateur de croissance, etc., a expliqué mardi à l’AFP Guy Hermouet, responsable export au sein de l’interprofession de la viande de boeuf Interbev, à son retour de Chine. Ce système de traçabilité baptisé « garantie de l’origine française des viandes bovines » (GOFVB) et « garantie de l’origine française des viandes de porc » (GOFVP) a été mis en place par la CAIQ (Chinese academy of inspection and quarantine), un organisme public chargé d’améliorer la qualité des produits alimentaires et de gérer les quantités importées et exportées.

« En Chine, les « QR codes » sont partout et les consommateurs sont très demandeurs, ils permettent à la fois de suivre la traçabilité des produits, ainsi que leur suivi sanitaire, comme les résultats d’analyse par exemple, a ajouté Guy Hermouet. « Il s’agit d’une première et d’une façon de répondre à la demande des clients chinois », souligne-t-il. « Nous n’avons pas peur d’être contrôlés, car nous produisons de la qualité. En échange, la viande française bénéficiera de dédouanements prioritaires à l’arrivée. »

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Seulement 263 tonnes de viande de bœuf française, fraîche et surgelée, ont été expédiées en Chine depuis le début 2019, mais l’industrie vise 1 000 tonnes d’ici la fin de l’année, avec un potentiel de 50 000 tonnes par an à terme, pour couvrir les besoins du marché de la viande bovine « haut de gamme » avec garanties sur les conditions de production (sans hormone, sans antibiotique, sans OGM, etc.) « Le président chinois a goûté les steaks de Charolaise, Limousine et Salers, c’était un grand moment », a rappelé Guy Hermouet. La Chine importe quelque deux millions de tonnes de viande bovine par an et en produit huit millions de tonnes, avec trois marchés différents : le braisé entrée de gamme, le bœuf de qualité venu d’Australie, des États-Unis ou du Canada, et le bœuf haut de gamme venu d’Europe. Guy Hermouet estime que la Chine ne pourra pas produire elle-même davantage de viande bovine, alors que la demande augmente. « L’élevage familial français, qui demande des compétences particulières et une présence permanente auprès des animaux, est reconnu par les Chinois qui nous prennent pour la haute-couture de la viande », a-t-il ajouté. « Cela devrait dynamiser le marché français de la viande et éviter les diminutions de production actuelles » : cette année la France a abattu 3 % de vaches de moins qu’en 2018, selon lui.

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