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Productions, flux,...

Panorama du marché européen de la viande bovine


TNC le 15/06/2020 à 08:44
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Variation des productions selon les pays, importations, exportations : à l’occasion d’un webinaire, Caroline Monniot, chef de projet conjoncture viande bovine à l'Idele, a fait le point sur le marché européen de la viande bovine.

Si l’Europe ne rivalise pas avec les États-Unis ou le Brésil, le premier exportateur mondial, elle fait tout de même partie des principaux producteurs de viande bovine. Pour autant, « on a une grande diversité de produits en fonction des régions d’Europe. On ne produit pas tous tout à fait la même chose », explique Caroline Monniot.

« Dans les îles britanniques, on va retrouver beaucoup de génisses et de bœufs. » Le veau de boucherie est, quant à lui, principalement produit dans cinq États membres : les Pays-Bas, la Belgique, l’Allemagne, la France et Italie. En revanche, l’Espagne produit beaucoup de bovins jeunes, des bovins âgés de 8 à 12 mois.

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« En Italie, on produit beaucoup de taurillons, mais aussi de plus en plus de génisses. Mais ce ne sont pas les mêmes génisses que dans les îles britanniques, puisqu’en Italie on est sur des génisses qu’on appelle en France « à l’italienne », c’est-à-dire élevées et engraissées comme des taurillons. » Un autre pays mérite également d’être mis en lumière : la Pologne, qui a « beaucoup accru sa production dernièrement » et qui prend de l’importance au sein de l’Union européenne.  

« En ce qui concerne les flux de viande, presque 40 % des volumes abattus dans l’Union européenne sont échangés entre États membres, ce qui est considérable. » D’autant que cette part tend à augmenter. En 2010, seuls 35 % des volumes étaient échangés alors qu’en 2019, ils représentent 39 %. Certes, « on observe une petite stagnation, mais finalement en 2019, ça a baissé de seulement 0,7 % alors que la production européenne avait baissé de 1 %. Donc on continue à accroître la part de ce qu’on échange entre États membres. »

39 % de la viande bovine est échangée entre pays européens. (©GEB-Institut de l’Elevage, d’après Eurostat)

Et cela, malgré le caractère « assez particulier » de l’année 2019. Des scandales sanitaires ont éclaté en Pologne notamment, ce qui a freiné certains flux. « Tous les débouchés n’ont pas été touchés, mais il y a eu quand même une réduction des flux polonais vers certains États membres. » En 2019, le Royaume-Uni se préparait également au Brexit, ce qui a conduit à une réorientation des flux irlandais, alors même que 50 à 60 % des volumes partaient habituellement vers le Royaume-Uni. Le pays s’applique à développer ses marchés vers d’autres pays, y compris vers les pays tiers.

Cinq États membres fournissent 70 % des volumes échangés

Si on s’intéresse de plus près aux flux intra-européens de viande bovine, « on remarque cinq principaux exportateurs qui, à eux seuls, fournissent 70 % des volumes échangés ». Par ailleurs, « on échange entre États membres dix fois plus de viande bovine que ce qu’on peut échanger avec les pays tiers ».

Finalement, « la France est un petit joueur dans ces échanges intra européens, avec ses 208 000 téc expédiées ». Mais certains pays sont devenus de très gros exportateurs, à l’instar de la Pologne.

Certains pays sont à la fois très importateurs et très exportateurs, comme c’est le cas pour les Pays-Bas. « Ils importent et réexportent, mais produisent aussi beaucoup de veaux de boucherie destinés à l’exportation vers les autres États membres ». L’Allemagne a cette double casquette également.

L’essentiel des exportations intra-européennes de viande bovine est réalisé par cinq pays (©GEB-Institut de l’Elevage, d’après Eurostat)

Concernant les principaux importateurs, outre les Pays-Bas et l’Allemagne qui sont à la fois exportateur et importateur, on retrouve le Royaume-Uni ainsi que l’Italie, « qui d’ailleurs est un marché convoité par de nombreux exportateurs puisque la viande y est vendue relativement cher par rapport à ailleurs », précise Caroline Monniot.

« En Europe du Sud, on a aussi la Grèce, l’Espagne et le Portugal qui importent beaucoup. Mais on retrouve aussi la France dans cette catégorie. Il s’agit du pays où se consomme beaucoup de viande de vache, elle y est ainsi la mieux valorisée ».

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