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Veaux de boucherie

Hausse des cours mais aussi des coûts de production


TNC le 28/09/2021 à 06:04
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Entre les turbulences de la consommation au gré des aléas sanitaires et la hausse des coûts de production, la conjoncture reste difficile pour les producteurs de veaux de boucherie.

Sur 2019 et 2020, les producteurs de veaux de boucherie ont fait face à deux années difficiles : 2019 en raison d’une surproduction européenne, 2020 pour cause de crise sanitaire et de consommation en berne.

La consommation à domicile n’a pas permis de compenser totalement la fermeture des restaurants. Sur 2020, les abattages avaient reculé au printemps et les intégrateurs avaient réduit les mises en place. La production annuelle a baissé de 3,7 % par rapport à 2019. Pour 2021, la production semble plus en adéquation avec une consommation qui redémarre mais les cours qui redécollent sont confrontés à une forte hausse du coût alimentaire.

Les abattages se sont maintenus au niveau de 2020 de janvier à avril 2021, puis la consommation est repartie doucement même si la situation n’est pas revenue au niveau de 2019. « Sur janvier à juin 2021, avec 697 000 têtes, les abattages sont en recul de 0,5 % par rapport à 2020, chiffre Ilona Blanquet, économiste à l’Institut de l’élevage. On note aussi une tendance à l’alourdissement des carcasses avec un poids moyen sur janvier à août 2021 de 148 kg, soit 1,2 kg de plus qu’en 2019. Face à la baisse de la consommation, les intégrateurs ont réalisé moins de mise en place, ce qui a été bénéfique aux cours. » Ils avaient fortement chuté en 2020, avant de remonter en 2021. La baisse saisonnière a d’ailleurs été beaucoup plus modérée que les autres années. Sur la semaine 36, le cours du veau rosé O était de 5,66 €/kg de carcasse, soit 33 centimes de mieux que juillet et 15 % de mieux que la même période en 2020.

(Dés)équilibres mondiaux

Cette embellie sur les cours est assombrie par une flambée des coûts de production. Les prix des produits d’allaitement et des céréales sont au plus haut. « La cotation de la poudre de lactosérum a connu une hausse de 33 % en 2020, en raison d’une baisse de la production laitière et d’une forte demande chinoise », souligne Alix Gérardin, chargée d’études économiques à l’Institut de l’élevage. Cette conjoncture devrait durer car les échanges internationaux de produits laitiers sont dynamiques, tirés par la demande chinoise, et que le marché des grains est sous tension, avec des cours du fret eux-aussi en hausse.

Du côté de nos concurrents, la situation est elle aussi tendue. Les Pays-Bas restent le premier producteur européen. La majeure partie de sa production est destinée à l’export et notamment au marché de la restauration hors domicile. « Les Pays Bas ont été fortement impactés par la crise sanitaire avec une baisse de 7 % des abattages entre 2020 et 2019, chiffre Ilona Blanquet. La cotation néerlandaise est repartie à la hausse mi-mai avec la réouverture des lieux de restauration dans les différents pays européens et des mises en place qui restent faibles. » Reste à voir si cela ouvrira des perspectives aux veaux français.