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Filière veau

Des cotations qui s’effondrent pour des veaux qui s’alourdissent


TNC le 15/04/2020 à 15:02
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Si le Covid-19 impacte le marché de la viande bovine dans sa totalité, le veau est particulièrement en difficulté. Les sorties accumulent du retard, ce qui risque de conduire à un alourdissement des veaux, et les cotations se sont effondrées, explique l'Idele dans ses Tendances hebdomadaires.

Si « les difficultés logistiques et l’indisponibilité du personnel restent surmontables pour la filière veau », l’arrêt quasi-total de la RHD et la demande chaotique en grandes surfaces posent problème, a expliqué l’Idele dans ses Tendances hebdomadaires. Après avoir été relativement dynamiques en semaine 12 et marqués un coup d’arrêt la semaine suivante, les abattages ont connu un moindre recul en semaine 14. Mais face à l’accumulation de retard dans les sorties, les veaux s’alourdissent dans les élevages.

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Les cotations se sont effondrées : « en semaine 14, la cotation du veau rosé clair O élevé en atelier a perdu 38 cts en deux semaines (- 7 %), et s’établit à 5,36 €/kg carcasse soit 5 cts de moins que son niveau déjà très bas de 2019 ». Bonne nouvelle pour les confirmations supérieures : les évolutions sont moins marquées. La cotation du veau rosé clair R a limité ses pertes à 13 cts en deux semaines, soit – 2 %, et reste en hausse de 17 cts comparé à 2019, soit + 3 %. D’après l’Idele, « la bonne tenue des ventes en boucherie explique ce relatif maintien des cours, sur un segment de marché toutefois déjà à la peine depuis plus de deux ans ».

La cotation du veau rosé clair O élevé en atelier s’est effondrée. (©Idele)

La filière compte désormais sur « une communication renforcée après Pâques pour stabiliser la situation ». L’Interprofession a donc décidé de lancer une campagne de communication en semaine 16, juste après Pâques, pour stimuler l’offre en boucheries et en supermarchés.

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L’objectif : « maintenir la présence de la viande de veau dans les linéaires et sur les étals, menacée par le manque de personnel qui pousse les magasins à concentrer leurs efforts sur les principaux segments de viande en volume (viande bovine, certaines découpes de porc, poulet et dinde) ». Une seconde « action de mise en avant » aura lieu pour le veau de la Pentecôte fin mai.

Par ailleurs, l’Idele souligne la « dégradation rapide des cours des poudres de lait et de lactosérum qui réduira sensiblement les coûts de production dans les mois à venir. »

Une demande en berne pour les veaux nourrissons

Le manque de visibilité généré par la pandémie a conduit les intégrateurs à « limiter les mises en place en France et le retard des abattages ralentit l’installation des bandes prévues ». Le Covid-19 a également provoqué une baisse de la demande aux Pays-Bas et en Espagne, les deux principaux marchés importateurs de veaux au sein de l’Europe. 

« Aux Pays-Bas, un marché où la France n’exporte pas de veaux, les prix ont fortement chuté, dans le sillage du marché du veau de boucherie. En Espagne, le ralentissement général du marché de la viande limite fortement la demande », affirme l’Idele. C’est ainsi que les exportations françaises de bovins vers l’Espagne (essentiellement des veaux laitiers mais aussi de nombreuses broutardes légères), ont baissé de 20 % comparé à 2019, sur la période du 8 mars au 4 avril 2020.

L’offre française en veaux laitiers est traditionnellement la plus limitée en avril (214 000 naissances en avril 2019 contre 378 000 en septembre 2019). « L’offre devrait donc rester à l’étiage jusqu’à fin mai et limiter les difficultés de valorisation des veaux nourrissons. »