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Herbe VS maïs

Deux systèmes tout aussi durables à condition d’être bien conduits


TNC le 03/05/2021 à 06:04
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Après avoir étudié et comparé durant 8 ans un système laitier basé sur l'herbe au même système conduit en maïs, la ferme expérimentale de Trévarez (Finistère) livre ses résultats techniques, économiques et environnementaux.

De 2010 à 2017, la ferme expérimentale de Trévarez dans le Finistère (29) a divisé son troupeau laitier Holstein pour le conduire en deux systèmes bien distincts mais représentatifs de l’Ouest :

– l’un plutôt « maïs » (15 ares/VL d’accessibilité au pâturage, 46 % de maïs dans la SFP et 5,4 ha de céréales)

– l’autre plutôt « herbe » (40 ares/VL d’accessibilité au pâturage, 28 % de maïs dans la SFP, 4,2 ha de céréales).

À noter : nombre de vaches et chargements identiques dans les deux systèmes (une soixantaine de VL, 1,5 UGB/ha).
Pour en savoir plus sur les conditions de l’étude, retrouvez le replay du webinaire sur le site de l’Idele : Système maïs vs système herbe : les enseignements de 8 ans de travaux

En huit ans, l’essai suivi par la chambre d’agriculture de Bretagne et l’Idele a permis d’évaluer leurs résultats techniques, environnementaux et économiques. Et la conclusion est claire : les deux systèmes se valent et sont tout aussi durables à condition d’être bien conduits. Sur le terrain, dans les exploitations où l’accessibilité au pâturage est limité, le système maïs peut tout à fait rester vertueux vis-à-vis de l’environnement, et rester économiquement efficace.

Plus de lait en système maïs

« Forcément, en ration maïs + tourteau de soja, les vaches produisent plus de lait et plus de taux (8 162 kg de lait/VL/an à 41,1 de TB et 31,7 de TP contre 7 608 kg/VL/an à 40,3 de TB et 31 de TP en système herbe)  », liste Elodie Tranvoiz de la chambre d’agriculture de Bretagne.

Mais bien que la production laitière soit inférieure en système herbager, les experts constatent moins de lait écarté (car moins de mammites). Au final, le lait vendu par vache s’équilibre quasiment (7 551 l en ration maïs et 7 167 l en système herbager).

Système pâturant le plus économique

Au niveau des charges opérationnelles, le coût alimentaire est bien moindre pour le troupeau le plus pâturant (58 €/1 000 l contre 79 €/1 000 l en système maïs), créant ainsi l’écart de marge sur coût alimentaire.

Comme dit précédemment, l’écart entre le lait produit et le lait vendu étant plus faible en système herbager, à même prix du lait, le produit de l’atelier lait reste assez similaire (381 €/1 000 l vendu en maïs VS 385 €/1 000 l en herbe). « Cet aspect pèse fort dans le résultat final, avoue Valérie Brocard, de l’Idele. En effet, le revenu disponible est 24 €/1 000 l supérieur pour le système pâturant (100 €/1 000 l contre 76 €/1 000 l). »

« Le système herbager est plus résilient car on conserve toujours une marge et un revenu supérieur qu’en maïs. Évalué sur cinq ans avec ces 24 €/1 000 l d’écart, cela cumule tout de même 48 000 € de revenu en plus à même litrage livré par an (400 000 l) et 45 000 € à même effectif (60 VL). »

Des émissions de gaz à effet de serre semblables dans les deux systèmes

Côté environnement, les résultats du diagnostic Cap2ER montrent une gestion plus efficace de l’azote en système herbe (moins de lessivage). Globalement, il y a alors moins d’intrants (IFT plus faible, moins de fioul, moins d’énergie dépensée, plus d’autonomie).

Pour autant, « les émissions de gaz à effet de serre sont du même ordre dans les deux troupeaux (0,95 kg CO2/l de lait), cite Sylvain Foray de l’Idele. Mais c’est connu, le système herbager permet de stocker plus de carbone donc l’empreinte carbone nette reste inférieure en système herbager (0,81 kg C02/l de lait contre 0,86 kg CO2/l en maïs). »