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Dans le Grand Ouest

Systèmes herbagers VS maïs : des écarts de production mais aussi de résultats !


TNC le 08/02/2021 à 06:02
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Le réseau Civam publie son observatoire technico-économique des systèmes bovins laitiers du Grand Ouest. Basée sur l'exercice comptable 2018, l'étude met en évidence la résilience et les meilleurs résultats des systèmes herbagers par rapport aux fermes laitières du secteur.

« Cette étude met en évidence la différence de stratégie économique entre les systèmes herbagers et la moyenne des fermes laitières : produire de la richesse pour rémunérer du travail ou capitaliser pour produire du volume », expliquent les membres du Civam qui publient leur nouvel observatoire technico-économique des systèmes bovins laitiers.

Cette édition 2020 compare les élevages laitiers du Grand Ouest dits « en agriculture durable » (système de production économe et autonome qui repose sur la valorisation de la ressource fourragère) de ceux du Rica (réseau d’information comptable agricole), en se basant sur l’exercice comptable 2018 des exploitations.

Le Civam compare les performances des systèmes herbagers avec celles des exploitations laitières du Rica du Grand Ouest dans son observatoire technico-économique 2020 (selon les résultats 2018). (©Civam)

Pour commencer, les observations révèlent des écarts d’outils : un agriculteur moyen dans le système dit « agriculture durable » s’occupe de moins de terres (-20 %), d’animaux (-25 %), de matériel et bâtiments (-22 %).

Tous les détails sont à retrouver dans l’observatoire technico-économique des systèmes bovins laitiers

Des stratégies différentes entre les systèmes

Les experts expliquent que les deux systèmes suivent des stratégies opposées, à savoir :

– Une augmentation de la productivité physique du travail pour les systèmes laitiers moyens. En d’autres termes, le produire plus. Mais cela rime avec consommer plus. Dans ce modèle, les charges sont en général plus élevées et il faut produire beaucoup pour dégager de la valeur ajoutée.

– Une augmentation de la productivité économique du travail pour les systèmes herbagers. Cela correspond par la maximisation des prairies et du pâturage. Alors certes, la production est moindre, mais les charges sont moins importantes aussi.

Ils résument ces deux stratégies dans le schéma ci-dessous :

D’un côté : produire plus avec plus d’intrants, de l’autre : maximiser l’existant (notamment les prairies) quitte à produire moins. (©Civam – Mélissa Dumas)

De meilleurs résultats économiques pour les systèmes herbagers

En excluant les bios afin de comparer des résultats économiques similaires, il s’avère que les fermes en agriculture durable ont un produit d’activité par actif inférieur aux autres (-23 %). Pour autant, elles dégagent en moyenne plus de résultat courant par actif (+66 %). L’écart se fait au niveau des charges.

En comparant sur plusieurs années, les experts expliquent : « Les écarts se creusent quand le prix du lait chute. Ils se resserrent en sortie de crise (grâce aux économies de charges faites pendant la crise) et se réaffirment deux ans après (car la conduite redevient moins économe). Autrement dit, quand la crise est passée, les fermes Rica refont du lait qui coûte cher ! »

Résultats économiques par actif en comparant les fermes moyennes du Rica, et celles en agriculture durable (conventionnelles et bios). (©Civam)

En voici un aperçu des charges :

 RicaAD non bioAD non bio% RicaAD bio

AD bio

% Rica

Coût cultures (/ha)403 €240 €-41 %176 €-56 %
Coût alim troupeau (/1000 l)149 €83 €-44 %70 €-53 %
Qté concentrés (kg/UGB)1 036412-60 %213-79 %
Autonomie en concentrés19 %31 %64 %48 %148 %
Coût véto (/UGB)58 €41 €-29 %33 €-44 %
Coût méca (/ha)734 €567 €-23 %545 €-26 %

(remarque : pas de données pour les bios des fermes du Rica)

Selon les données, pour chaque tonne de lait produite, les fermes en agriculture durable dépensent 66 € de moins sur l’alimentation dont 48 € de concentrés.

Pour aller plus loin et notamment dans les résultats économiques détaillés ou encore la dépendance aux aides, consultez gratuitement l’observatoire technico-économique des systèmes bovins laitiers.