Accéder au contenu principal
Foncier

Ils échangent 16 ha pour améliorer leur parcellaire


TNC le 23/04/2024 à 08:46
Echangesparcellaires

(© © TNC)

Anthony Bebin et Charles-Edouard Lefeuvre, éleveurs en Ille-et-Vilaine, ont échangé 16 ha pour rapprocher leur parcellaire de leur siège d’exploitation. Un échange gagnant-gagnant qui permet de gagner du temps, et du carburant.

Fermages, échanges, reprises… Le foncier agricole est un sujet épineux. Mais parfois, il est possible de se retirer une épine du pied ! C’est ce qu’ont fait Anthony Bebin et Charles-Edouard Lefeuvre. Les deux cousins, éleveurs laitiers à quelques kilomètres l’un de l’autre, ont échangé 16 ha pour se faciliter le travail au quotidien. La Chambre d’agriculture de Bretagne présente leur démarche dans une vidéo.

Avec deux sites distants de 20 km, le parcellaire d’Anthony compliquait son travail. « Historiquement, l’exploitation s’étendait sur deux sites, avec l’élevage laitier d’un côté, et de l’autre un atelier de taurillons ». Mais le départ en retraite de son oncle a chamboulé l’organisation. Avec l’arrêt de l’atelier de taurillons, les parcelles ont été dédiées aux cultures de vente. « Avec 20 km de distance, ramener les cultures fourragères sur le siège d’exploitation demandait une certaine logistique, sans parler de la gestion des effluents ». Si bien que les terres au loin étaient affectées aux cultures de vente, réservant les parcelles les plus proches aux cultures fourragères. « Mais autour de la ferme, on était plutôt sur des rotations herbe/maïs » concède Anthony.

Un échange entre cousins

L’installation de son cousin, à mi-chemin entre les deux sites, a été l’occasion de repenser le parcellaire. « On a décidé de faire un échange parcellaire pour gagner en efficacité sur les deux exploitations » poursuit l’éleveur. Les deux agriculteurs étant voisins de plaine sur le village d’Anthony.

Les échanges ont permis à l’éleveur de bénéficier de 16 ha à 3 km de son exploitation. De son côté, Charles-Edouard a gagné 7 km. « Les parcelles échangées étaient à 14 km de la ferme. Avec le nouveau découpage, je suis à 7 km ».

Le compromis satisfait les deux éleveurs. « Je perds un peu en qualité de sol, mais la proximité au siège d’exploitation me permet de les intégrer dans la SFP et facilite la gestion des effluents ». La proximité rend également possible d’autres pratiques culturales. « On arrive à faire des intercultures, des méteils, ou à mieux adapter les fauches à la météo » apprécie Anthony. Une flexibilité que n’avait pas l’éleveur, via la sous-traitance à 20 km.

Faciliter la gestion des effluents

Sans parler de la logistique pour les épandages de lisier. « C’est surtout l’aspect gestion des effluents, pour les fumiers et lisiers qui m’ont intéressé » remarque Charles-Edouard.

Mais les échanges ne se font pas sans contraintes. « C’était en famille, donc c’est peut-être un peu plus simple. La confiance est là, ainsi qu’avec les propriétaires » confie Charles-Edouard. « Et quand on prend du recul et qu’on regarde au quotidien, on se rend compte que même si on perd un peu sur une parcelle, ça simplifie beaucoup le travail ».

Pour Didier Debroize, chargé d’études à la Chambre d’agriculture de Bretagne, l’échange parcellaire a de nombreux impacts. « Equipement des tracteurs, choix des puissances, consommation de matériel, rotations ou nouveaux systèmes de cultures sont facilités par un parcellaire groupé ». La Chambre d’Agriculture de Bretagne est disponible pour aider les agriculteurs à procéder à des échanges.