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Maïs fourrage

Des valeurs alimentaires correctes en moyenne pour les ensilages 2019


TNC le 27/11/2019 à 10:07
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Ils ont eu froid, puis très chaud mais finalement, ils ne s'en sortent pas trop mal. Les résultats d'analyses des maïs fourrage 2019 sont là et la qualité semble au rendez-vous. D'après Arvalis-Institut du végétal, les maïs 2019 sont plus riches en énergie que ceux de 2018, avec des teneurs MAT proches mais une teneur en amidon supérieure.

Un printemps froid, un été sec, de fortes chaleurs autour de la floraison… Le maïs fourrage 2019 en a vu de toutes les couleurs. Pourtant, « la qualité des ensilages est correcte », affirme Arvalis.

La sécheresse ayant affecté les stocks, beaucoup de transferts ont eu lieu de surfaces de maïs prévues en grain vers le fourrage. Ils sont estimés à plus de 50 000 ha. En maïs grain d’ailleurs, les résultats sont assez mitigés avec un rendement estimé bien en-dessous des années précédentes.

Des récoltes trop tardives par endroits

À l’échelle nationale, la teneur en MS moyenne du maïs fourrage est de 33,5 %, soit conforme aux préconisations. En revanche, l’institut relève une grande hétérogénéité sur les dates de récolte : « 38 % des chantiers d’ensilage ont été réalisés à plus de 35 % MS. La part la plus élevée de chantiers d’ensilage réalisés à une teneur en MS très élevée (> 37 % MS) se situent dans les régions Centre Val de Loire, Bourgogne, Poitou-Charentes et Limousin.

Une teneur moyenne en amidon mais de la fibre digestible

La teneur moyenne en amidon au niveau nationale est de 29,7 +/- 6,3 %, supérieure de 1,5 point par rapport à 2018, mais avec toujours cette grande variabilité inter -mais aussi parfois intra- région avec par exemple 22,8 +/- 7,7 % pour la zone Centre-Est. Arvalis en conclue : « Les ensilages de maïs 2019 sont en moyenne à risque peu acidogène. »

Bonne nouvelle concernant la digestibilité des fibres : la dNDF moyenne est égale à 52,0 +/- 4,2 %. Les ensilages précoces y ont contribué :  les zones Centre-Est et Ouest présentent respectivement des niveaux de dNDF moyens de 54,6 % et 53,6 %. En revanche, pour les cycles ayant duré plus longtemps (et aussi pour les hybrides plus typés grain), la qualité des fibres est bien en dessous. C’est le cas dans le Sud-Ouest et en bord Manche.

PDI, UFL : quelles valeurs alimentaires pour les maïs 2019 ?

L’institut du végétal affirme que les teneurs en MAT sont proches de celles de 2018, avec une moyenne de 7,4 +/- 1 % MAT, soit des valeurs azotées moyennes égales à 46 g PDIN/kg MS et 68 g PDIE/kg MS. Encore une fois, ces résultats sont très hétérogènes d’une région à l’autre.

Les teneurs en UFL sont quant à elles légèrement en hausse par rapport à 2018 (+ 0,02 UFL/kg MS). La moyenne 2019 s’élève à 0,92 +/- 0,03 UFL/kg MS mais Arvalis précise qu’un quart des ensilages présentent une valeur inférieure à 0,9 UFL/kg MS.

Caractéristiques qualitatives des maïs fourrage 2019 par région (valeurs prédites sur le fermenté) (©Arvalis institut du végétal)

Au total, 15 008 analyses de fourrages ont été effectuées, permettant à Arvalis de commenter : « On retrouve des maïs plus typés « amidon » sur les zones bord Manche et Sud-Ouest, mais avec une fibre un peu moins digestible. La bonne digestibilité des fibres des ensilages de maïs du Centre-Est permet de compenser la plus faible teneur en amidon pour maintenir une valeur énergétique correcte. Intra-zone, de fortes disparités sont toutefois constatées sur le niveau des UF mais surtout sur l’origine de l’énergie. Alors que 50 % des ensilages sont en dessous de 247 g d’amidon dégradable par kg de MS, 14 % sont à plus de 300 g/kg MS ! La digestibilité des fibres est aussi variable avec un écart-type observé à plus de 4 points pour un niveau moyen de dNDF à 52,0 %. Au vu de la variabilité intra-région, cette année encore, la valeur UF du maïs fourrage n’est pas suffisante pour caler une ration ! Malgré un niveau de digestibilité de la matière organique (dMO) légèrement supérieur cette année, l’encombrement (UEL) moyen des maïs 2019 est équivalent de celui des maïs 2018 (teneur en MS plus faible à la récolte). »

Bien entendu, analyser son fourrage est primordial pour adapter au mieux sa complémentation. Les experts rappellent d’ailleurs que le maïs 2019 est plus riche en énergie que 2018 pour un niveau d’encombrement équivalent. En apportant plus d’UF, il permettra de faire un peu plus de lait pour une quantité équivalente à celui de 2018 (ex : 12 kg MS de maïs apportera 0,24 UFL de plus qu’un maïs 2018, soit +0,5 l/VL/j).

Ils recommandent aussi de viser 23-24 % d’amidon (ou 20 % d’amidon dégradable) dans la ration vaches laitières contre 35 % en jeune bovin. « Cet équilibre sera à prendre en compte que ce soit pour ajuster la complémentation énergétique d’un maïs faiblement pourvu en énergie ou pour évaluer la part de fourrages prairiaux (ou méteils ensilés, luzerne…) à apporter pour diluer la teneur en amidon d’un maïs très riche en grain. »