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Maïs fourrage

Choix des variétés : s’appuyer sur les résultats d’essais


TNC le 12/12/2018 à 14:07
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C'est le moment de choisir ses variétés de maïs fourrage pour 2019 ! Précocité, productivité, valeurs alimentaires... : Arvalis institut du végétal nous donne quelques conseils pour faire les bons choix.

Première étape de l’itinéraire technique du maïs fourrage : choisir les bonnes variétés. Pour cela, Arvalis institut du végétal conseille de s’appuyer sur des résultats d’essais fiables et représentatifs. « Le bon compromis précocité/productivité est la priorité, sans oublier la régularité des performances. En situation à risque particulier (récolte tardive, risque maladies), le choix variétal intégrera des critères supplémentaires. En maïs fourrage, il existe des écarts significatifs de valeur alimentaire entre variétés, indépendamment des conditions de culture et de la date de récolte qui reste primordiale pour assurer la qualité du produit conservé puis distribué. »

« Pour une bonne gestion du risque, on choisira plusieurs variétés sur l’ensemble de la sole maïs fourrage. Les valeurs sûres, évaluées en situations variées, depuis deux ou trois ans auront la place principale. Pour préparer les prochaines campagnes, des nouvelles variétés performantes pourront être essayées sur une partie de la surface. »

La précocité : compromis rendement/qualité

Arvalis rappelle : « Un point d’écart de teneur en matière sèche se traduit en moyenne par une production de 0,2 t MS/ha. » Pour cela, il faut que l’offre climatique soit suffisante, d’où l’importance d’adapter la précocité au contexte (zone géographique, date de semi). « L’objectif sera de récolter un maïs entre 32 et 35 % MS plante entière pour un bon compromis entre rendement, conservation au silo et valeur alimentaire (valeur amidon, digestibilité des fibres, ingestibilité). En secteur froid, on cherchera à récolter au moins à 30 % MS, quel que soit le scénario climatique, et avant la mi octobre. En secteur chaud, l’objectif est de ne pas récolter à sur-maturité, tout en valorisant au mieux la température et la lumière disponibles. »

Valeur énergétique : clés de la production laitière

La valeur UFL est importante : « Pour des vaches qui produisent 20 à 30 kg de lait par jour et qui consomment 16 kg MS maïs, un écart de 0.035 UFL se traduira par une différence de production de l’ordre de 1 kg de lait par vache et par jour. À noter qu’une faible valeur UFL ne peut être compensée par une ingestion supérieure. »

« Les variétés avec un profil énergétique équilibré entre la concentration en amidon et la digestibilité de la partie tiges + feuilles présentent l’avantage de s’adapter à tous les types de ration. » Pour vérifier la digestibilité des fibres, deux critères sont à évalués :

– la dMOna (digestibilité de la matière organique, hors amidon) qui caractérise la digestibilité de la partie tiges + feuilles

– la dNDF qui renseigne sur la digestibilité des parois végétales NDF

Il y a alors de véritables différences au niveau des valeurs alimentaires d’une variété à l’autre mais l’institut du végétal rappelle : « L’impact des conditions de culture est lui aussi très important. Le respect du stade de récolte optimal, entre 32 et 35 % MS est indispensable pour valoriser la qualité intrinsèque des variétés. »

Productivité régulière, tenue de tige et tolérance aux maladies

« À précocité identique un écart de 5 % de rendement se traduit par un écart de recettes du même ordre. » La productivité est un critère important pour éviter les mauvaises surprises et notamment les manques de stock. Sa régularité est à prendre en compte. Arvalis conseille : « Il faut s’attarder sur la régularité des performances multi-sites et surtout pluriannuelles dans les résultats d’essais. Le progrès génétique pour les variétés de maïs fourrage est estimé entre 0.13 et 0.18 t MS/ha/an. Intégrer régulièrement des variétés récentes dans son assolement permet de valoriser ces gains de productivité. »

La tenue de tige permet quant à elle de sécuriser le rendement et la qualité du fourrage, surtout en cas de récolte tardive. Là aussi, le progrès génétique est manifeste. Les experts d’Arvalis ajoutent : « La tolérance à l’helminthosporiose dans les zones à risques endémiques (Bretagne et sud Aquitaine notamment) est à considérer pour préserver le potentiel de production et réduire le risque infectieux dans un secteur donné. »