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Fourrage

70 % des éleveurs risquent de manquer de paille


TNC le 18/08/2020 à 08:03
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Mauvaise année pour la paille. Peu de rendement à la moisson, forte demande, sécheresse... Les prix flambent et les éleveurs qui manquent de fourrage s'inquiètent. Si certains continuent à chercher des camions de paille, d'autres se résolvent à trouver d'autres alternatives pour leurs troupeaux.

Les éleveurs le craignaient cet hiver, le couperet est tombé à la moisson : les rendements en paille 2020 ne sont pas au rendez-vous… Un sondage réalisé sur Web-agri du 4 au 11 août 2020 le confirme puisque 68,8 % des éleveurs indiquent que les quantités récoltées ne suffiront pas pour passer l’année.

À l’heure actuelle, certains cherchent encore de la paille à vendre et d’autres se désolent de voir des bâtiments remplis, comme Cédric du Cantal qui a eu beaucoup de mal à trouver du fourrage :

Sur le même ton, Bruno, agriculteur en Lorraine, se demande pourquoi les éleveurs ne stockent pas de la paille d’avance lorsqu’elle n’est pas chère plutôt que de courir après lorsque les négociants spéculent quand le prix grimpe :

Éleveur de Charolaises dans la Manche, Thibaut lui répond : « J’ai posé la question à mon banquier de financer un an de besoin en paille d’avance, justement. Il m’a répondu que c’était à réfléchir… » Pour Quentin, éleveur allaitant en Haute-Marne, le problème est plus profond :

Et à l’inverse, certains céréaliers ont renoncé cette année à broyer la paille pour plutôt la donner ou l’échanger à des éleveurs comme l’expliquent François en Pays de la Loire ou encore Tanguy dans le Puy-de-Dôme :

Face au prix de la paille, certains cherchent des alternatives

Et voilà qui n’arrange pas ceux qui ne sont pas autonomes, le prix de la paille ne fait que grimper. Dans le Cantal, Cédric expliquait fin juillet avoir acheté 3 camions à 110 €/t :

Quelques jours après, Christophe, vétérinaire en Bourgogne, en voit à 140 €/t. Il se demande alors s’il faut continuer à construire de telles aires paillées lorsqu’on ne produit pas la paille nécessaire à les remplir…

Pour Quentin, rien ne se perd et encore moins la paille. C’est pour cette raison que l’éleveur a choisi de presser ses tiges de lin semence pour s’en servir en sous-couche de litière pour ses vaches allaitantes et taurillons :

En Bretagne, Pascal est lui aussi bien conscient du problème de pénurie et cherche alors une alternative à la paille pour son troupeau laitier. Il teste actuellement le broyât de bois :

Lire aussi : Des plaquettes de bois en sous-couche de litière