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Gaec du Bourg Groux, Moyon villages (50)

3 millions de litres de lait par an pour une brassée de médailles


TNC le 09/04/2024 à 05:01
GaecduBourgGroux

(© Emmanuelle Bordon)

A Moyon Villages, dans la Manche, le Gaec du Bourg Groux transforme chaque année deux millions de litres de lait en produits laitiers ultra frais. Une fabrication top qualité qui leur a valu de nombreuses récompenses dans les concours.

Une collection de médailles ! Les associés du Gaec du Bourg Groux, à Moyon Villages (Manche) peuvent être fiers du palmarès obtenu par les produits de leur exploitation. Le beurre, la crème, les yaourts, les fromages blancs… et leur fameux riz au lait se distinguent à tous les concours sur lesquels ils sont présentés (Lyon, Paris, Francfort…). Cette année, c’est leur crème au chocolat qui a obtenu la médaille d’or du Concours Général Agricole. Vendus sous la marque « Maison Viard », ces produits laitiers ultra frais sont commercialisés dans le Cotentin, bien sûr, mais aussi à Paris. Ils ont même, à l’occasion, les faveurs de chefs étoilés.

En coulisse, 300 vaches prim’holstein produisent presque trois millions de litres de lait par an, dont deux millions sont transformés sur place. Le reste part à la laiterie, ainsi que le lait issu de l’écrémage. Les 209 hectares de SAU, quant à eux, se répartissent entre les cultures de maïs et les prairies, avec un objectif : l’autonomie fourragère. Et pour les intercultures, ce sont 50 hectares de Cive qui viennent nourrir le méthaniseur.

3 sociétés

Parallèlement, la production d’énergie s’est développée avec l’installation de panneaux photovoltaïques en 2012 et la mise en route d’un méthaniseur avec cogénération, d’une puissance de 250 kw en 2019.

Aujourd’hui, l’exploitation compte trois sociétés : le Gaec pour les vaches et leur suite, une SNC (Société en Nom Collectif) et une SAS qui gère la production énergétique.

Le tout emploie quatre cousins de la famille Viard, tous âgés de moins de 40 ans : Arnold, Basile, Axel et Julien. Ils ont succédé à Sylvain, le père d’Axel et Julien, qui était auparavant installé avec un tiers.

Un week-end d’astreinte par mois

La transformation est une activité de longue date, au Gaec du Bourg Groux. C’est Sylvain Viard qui a misé le premier sur la vente directe, dès 1991. L’activité a ensuite grandi avec le reste de l’élevage, qui est passé de 180 vaches en 2008 à 300 aujourd’hui.

Officiellement, le travail se répartit entre les deux activités principales que sont la production et la transformation : Basile et Arnold sur le Gaec, Julien et Axel à la transformation. Chaque binôme est épaulé par deux ou trois salariés, dont un qui gère le méthaniseur sur une partie de son temps de travail. Deux apprentis s’ajoutent à l’équipe de transformation et des travailleurs d’un Esat voisin viennent tous les jeudis prêter main forte pour le conditionnement du beurre.

Dans la pratique, malgré cette spécialisation apparente, la plus grande partie de l’équipe est polyvalente et peut intervenir sur tous les postes. Un point fort qui permet aux membres de l’équipe de se remplacer facilement et d’avoir un seul week-end d’astreinte par mois. « Un confort important pour nous », souligne Basile Viard. Point faible cependant : la traite est très longue et prend environ 2h30 avec les deux fois 21 postes de la salle de traite. Elle emploie deux personnes le matin et trois le soir.

Un potentiel d’évolution

Aujourd’hui, le quatuor des associés, jeune et passionné, veut progresser encore. Produire plus de lait, parvenir à une valorisation à hauteur de mille euros pour mille litres. Un processus d’ailleurs déjà enclenché il y a deux ans, quand la région Normandie a octroyé à l’exploitation une aide de 120 000 euros pour la construction d’une nouvelle ligne de transformation. Coût total de l’investissement : un million et demi d’euros, pour un équipement qui produit 4 000 pots de yaourt par heure.

Et pour l’avenir, des évolutions sont à l’étude. Que ce soit à la production (rénover la nursery, peut-être changer de race pour augmenter la matière utile ?) ou à la transformation (sécuriser les débouchés et inventer un usage pour le lait issu de l’écrémage ?). L’outil n’est pas saturé, le potentiel est là et les projets ne manquent pas.