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Quelles étapes clés pour se lancer en ACS ?


TNC le 03/02/2021 à 18:06
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Vous vous intéressez à l'agriculture de conservation des sols ? Mais comment démarrer ? Quelles sont les bases pour se lancer ? Retrouvez les conseils de Sébastien Roumegous, co-président et co-fondateur du Centre de développement de l'agro-écologie.

« L’erreur fondamentale lorsqu’on veut passer en agriculture de conservation des sols (ACS), c’est d’acheter tout de suite un semoir de semis direct », indique Sébastien Roumegous, co-président et co-fondateur du Centre de développement de l’agroécologie lors d’un webinaire organisé par Terre-net le 18 janvier dernier. Il convient, en effet, de passer par quelques autres étapes clés avant de se lancer. 

Comment évolue un sol ? 

Tout d’abord, il est important de « se former et de capitaliser sur soi-même. […] On doit monter en compétences sur le fonctionnement d’un sol », explique l’expert. Pour illustrer cela, il compare deux parcelles de blé tendre semées à la même date : l’une en conventionnelle et l’autre en agriculture de conservation des sols. Cette dernière bénéfice « d’une meilleure infiltration de l’eau, d’un bon enracinement, d’un bon développement de la culture et du même rendement que l’autre sans travail du sol. Qu’est-ce qui joue ? Le sol de la parcelle en ACS dispose d’une activité biologique extrêmement intense ». Pour preuve, on peut donner un indicateur : « les systèmes matures en ACS comptent généralement 2 t de vers de terre/ha, contre 200 à 500 kg/ha pour les systèmes conventionnels ».

Comparaison entre une parcelle en conventionnel (à gauche) et une parcelle en ACS (à droite). (©Centre de développement de l’agroécologie)

« Activité biologique = outil de production »

En passant en ACS, « on change alors d’objectifs stratégiques : on ne va plus agencer les facteurs de production classiques, mais on cherche comment « produire du lombric », qui va permettre d’éliminer les outils de travail du sol. […] Le lombric devient un facteur de production et il faut alors comprendre comment ce dernier fonctionne ».  Pour l’observer, Sébastien Roumegous met en avant un outil à portée de tous : le test bêche

Repères pour un test bêche (sur 25 cm de profondeur) :
– « À réaliser en période d’activité : mars/avril/mai ou septembre/octobre »
– « Plancher d’activité biologique : 4 vers de terre adultes par bêchée »
– « Bonne activité biologique : 6 à 10 vers de terre par bêchée »

Il est également nécessaire de « comprendre comment je vais donner de l’énergie à mon sol, à mon activité biologique ? C’est extrêmement simple, grâce à la photosynthèse, précise l’expert. Les plantes sont capables de transformer l’énergie du soleil en énergie chimique assimilable : le carbone. La plante recharge le sol en énergie via l’usine de biotransformation : le vivant ». On cherche alors à produire du grain, mais pas seulement. De la biomasse aussi pour nourrir l’activité biologique du sol. « On conçoit donc facilement pourquoi les couverts végétaux sont une pratique centrale en ACS : ils captent du carbone et en restituant les couverts, on nourrit la chaîne alimentaire du sol ».

Avant de se lancer, Sébastien Roumegous rappelle alors l’importance de s’informer, de se former et d’appréhender les couverts végétaux. Il convient aussi de savoir faire un premier diagnostic : « où en est mon capital sol ? »  Les autres étapes viennent ensuite petit à petit, pour aller vers une réduction ou un arrêt du travail du sol… Travailler en groupe sur ces sujets permet également de progresser plus facilement. 

Agriculture de conservation des sols : une démarche organisée. (©Centre de développement de l’agroécologie)