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Conjoncture sucrière mondiale

Les fondamentaux restent favorables à la production de sucre, pour FranceAgriMer


TNC le 30/07/2020 à 06:05
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La production mondiale de sucre devrait progresser de 6 Mt durant la campagne 2020/21, selon FranceAgriMer. (©TNC)

Malgré la crise sanitaire, la volatilité des devises et les coûts de l’énergie, qui continuent d’impacter les marchés, la filière bénéficie de « fondamentaux qui restent favorables à la production de sucre », affirme FranceAgriMer dans sa dernière note de conjoncture mensuelle.

Ces dernières semaines ont été marquées par de « nouvelles pertes en raison de la faiblesse des cours de l’énergie qui favorise la production de sucre au détriment de l’ éthanol et des bonnes perspectives de production de sucre dans les principaux pays producteurs », liés à des conditions météo favorables. La monnaie brésilienne continue d’être particulièrement faible, à des niveaux historiquement bas, ce qui n’arrange rien à la situation des prix.

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Les cours du sucre brut à New York (1er terme), ont ainsi perdu 3 % et sont redescendus à 258,60 USD/t, alors qu’ils s’élevaient encore à 266,98 USD/t le 17 juin dernier. Même tendance à Londres, où les cours du sucre blanc ont également fini cette période en baisse, à 352,40 USD/t le 17 juillet contre 386,10 USD/t en juin.

À l’inverse, « le prix moyen de vente du sucre blanc européen a encore progressé à 379 €/t (+4 €/t) au mois d’avril. Pour la zone 2 (dont la France), le prix de vente est à 371 €/t (+7 €/t) ».

Évolution des cours du sucre dans le monde et l’Europe. (©FranceAgriMer)

Une production mondiale en hausse

« Avec un rendement moyen de sucre extractible sur cinq ans de 12,78 t/ha, la production métropolitaine de la campagne 2020/21 devrait se situer autour de 4,63 Mt de sucre (hors DOM à 0,22 Mt) », explique FranceAgriMer. Mais de sérieux doutes subsistent : la CGB a prévenu que « les rendements de betteraves seront impactés par l’épidémie de jaunisse transmise par les pucerons, depuis l’élargissement de l’interdiction d’utiliser les néonicotinoïdes ».

Évolution de la production de sucre blanc dans la monde, l’Union européenne et en France. (©FranceAgriMer)

À l’échelle de l’ Europe (UE à 27), la Commission européenne prévoit une production autour des 16 Mt pour 2020/21, un niveau en légère baisse par rapport à l’an dernier, hors Royaume-Unis, à 16,2 Mt. Ce sont les aléas climatiques et une réglementation des phytosanitaires plus contraignante qui en sont à l’origine.

Malgré la dégradation attendue dans l’Union européenne, les hausses de production de sucre au Brésil et en Inde (les principaux exportateurs de sucre dans le monde), avec une production attendue à 35,3 Mt, contre 29,8 Mt en 2019/20 pour le premier et 32 Mt contre 26 Mt en 2019/20 pour le second (dont 1,5 Mt destinée à la production d’éthanol, contre 0,8 Mt l’année précédente), font grimper la production mondiale. Une progression de 6,2 Mt est anticipée, ce qui portera la production de sucre dans le monde à 184,6 Mt pour la campagne 2020/21, contre 178,4 Mt en 2019/20. En revanche, la production recule en Thaïlande, conséquence des fortes sécheresses dans le pays. Moins de 8 Mt sont anticipées pour 2020/21, contre 8,4 Mt en 2019/20 et 14,8 Mt en 2018/19. La production baisse également en Chine, et devrait se situer autour de 10 Mt.

Des échanges en hausse

La faiblesse du réal brésilien par rapport au dollar et donc une parité avantageuse pour les exports du pays favorise la production de sucre dans le pays, au détriment de l’éthanol. « Les vendeurs brésiliens ont exporté 3 Mt de sucre au mois de juin, le plus haut niveau depuis juin 2017 et presque le double de juin 2019 » précise FranceAgriMer. Cumulées, les exportations du premier trimestre 2020/21 atteignent 7,24 Mt, contre 4,41 Mt l’année passée.

En Inde aussi, les exportations de sucre sont en hausse. À la fin du mois de juin, les sucreries du pays ont exporté près de 5 Mt, tandis que 400 000 t supplémentaires devraient être exportées dans les prochains mois. « Ce qui porterait le total à 5,4 Mt sur un objectif total du gouvernement de 6 Mt. Un à comparer avec les 3,8 Mt exportées en 2018/19. »

Dans l’un des principaux importateurs de sucre, l’Indonésie, la crise sanitaire a fait chuter la consommation, notamment avec la baisse des repas pris hors domicile et la demande intérieure en sucre a baissé drastiquement. « Selon Bloomberg, la demande de sucre entre mars et juin 2020 baisserait de 25 %, par rapport à 2019 », explique FranceAgriMer.