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Protection des maïs contre la pyrale

Lâchers de trichogrammes par drone, compromis entre hélico et pose manuelle ?


Grandes cultures le 17/04/2015 à 17:01
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Drones and Co ouvre une autre voie d’utilisation des drones pour l'agriculture française. Au-delà de leur potentiel de prises de vue aériennes, apparaissent des fonctionnalités avancées de largage de charges et de pulvérisation de précision. L'épandage de capsules de trichogrammes pour protéger les maïs ouvre le bal.

« Actuellement, le drone n’est qu’un acteur passif remplissant une simple fonction d’observation. » Philippe Gény, directeur de Drones and Co, propose de lui donner un rôle actif en l’agrémentant de fonctionnalités de largage et de pulvérisation. Ainsi, le concept Maïs Top, prêt à passer à la phase opérationnelle, consiste à épandre à l’aide d’un drone des capsules de trichogrammes dans les champs de maïs pour lutter contre la pyrale.

A raison de 100 capsules par hectare, selon les préconisations de BioCare, fournisseur allemand de trichogrammes, un drone et son pilote assurent la couverture d’une centaine d’hectares par jour. « Compte tenu de l’autonomie actuelle des batteries et de la capacité de transport de notre multicopter, il faut compter 15 à 20 minutes pour le survol de 5 ha, l’équivalent d’un vol. » Le pilote surveille de loin l’évolution du drone. Le plan de vol est enregistré dans l’appareil qui se dirige en complète autonomie une fois lancé. Le recours à l’hélicoptère, seul moyen, hormis manuellement, de disposer des trichogrammes dans les maïs, revient à environ 55 €/ha. Drones and Co compte se positionner à 48-50 €/ha.

Pour le lancement de Maïs Top, l’entreprise s’est rapprochée du syndicat des producteurs de maïs semences, d’Arterris (coopérative), de la Chambre d’agriculture de l’Ariège. Aucune commande n’a encore été signée mais Philippe Gény compte sur quelques centaines d’hectares de test cet été, un passage obligé « pour montrer que ça fonctionne ».

Drones and Co voit plus loin et développe un système embarqué de pulvérisation de précision. « Une fonction testée pour le traitement des chenilles processionnaires du pin à l’aide de bacillus thuringiensis. » Philippe Gény envisage ainsi le drone sous un nouvel angle, capable de transporter et de larguer des charges, de pulvériser, avec en perspective « de multiples usages au-delà des deux déjà travaillés ».

A plus long terme, l’entreprise imagine d’ailleurs déployer des drones multifonctions regroupés sur des plateformes locales et mis à disposition des agriculteurs au niveau individuel ou d’un groupement ou via de la prestation. « Au choix, la fonction largage ou pulvérisation avec les charges utiles associées. »