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Semis

La réussite du colza en contexte difficile s’anticipe dès le mois de juin


TNC le 06/06/2019 à 06:02
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Terres Inovia fait le point sur les bonnes pratiques d'implantation du colza. Une étape qui s'anticipe dès le mois de juin dans les contextes difficiles. (©TNC)

Entre échecs de levées et dépérissements en cours de montaison, cette campagne s'est montrée assez chaotique pour le colza dans plusieurs secteurs du pays. Dans ce contexte, Terres Inovia rappelle que l'implantation est une étape majeure à réussir pour cette culture et cela s'anticipe dès le mois de juin.

La campagne colza 2018/2019 n’est pas terminée, que l’on s’intéresse déjà à la suivante. Incontournable dans les assolements français, le colza rencontre actuellement quelques déboires. La culture, qui connaît un recul des intentions de semis, a notamment été confrontée cette année à des « échecs de levées importants et des dépérissements en cours de montaison au printemps », souligne Terres Inovia. C’est particulièrement le cas dans « les zones dîtes intermédiaires, constituées de petites terres argilo-calcaires », même si des parcelles à bon ou très bon potentiel sont également observées dans ces mêmes secteurs.

Face à cette situation, l’implantation du colza constitue une étape majeure à réussir. L’institut technique fait le point sur les bonnes pratiques d’implantation à adopter dans les zones de production au contexte difficile afin de « permettre une levée précoce et homogène, des pieds vigoureux, une croissance dynamique et continue à l’automne, une reprise dynamique en sortie d’hiver et ainsi de limiter les risques ».

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« Obtenir un colza robuste, résistant aux bioagresseurs, ainsi qu’aux aléas climatiques »

Selon Terres Inovia, la stratégie pour « un colza robuste » démarre très tôt. Il est préconisé, tout d’abord, « d’évaluer l’état de la structure du sol de la parcelle dans le précédent sur juin afin de réaliser les travaux du sol adaptés le plus tôt possible après la récolte du précédent ». Pour un sol argilo-calcaire superficiel, si la situation est compactée en surface, « privilégier un travail du sol superficiel sur 5 cm environ par deux passages croisés de disques, afin de préserver la fraîcheur du sol ». Dans le cas d’un sol bien structuré, « privilégier plutôt l’absence de travail du sol avec un semis direct du colza. En ce qui concerne le semis, plutôt miser sur une plage « avant une pluie annoncée dès début août, en cherchant le maximum de fraîcheur, quitte à semer plus profondément pour obtenir une levée et une croissance rapide jusqu’au stade de quatre feuilles et résister aux attaques d’altises adultes ». Autre point : « viser de 25 à 35 pieds/m² selon la profondeur de la parcelle, soit une densité de semis comprise entre 40 et 50 graines/m² maximum ».

Les atouts du colza associé avec une ou plusieurs légumineuses sont également à prendre en compte. Cette technique permet « d’assurer à la culture une nutrition minérale continue sans rougissement au cours de l’automne ». En cas de reliquat d’azote au semis très faible, un apport de 18-46 de 10 unités maximum peut être envisagé en localisé afin de « stimuler le colza au départ ».

À voir également : Une pratique aux multiples intérêts, mais soumise à la sécheresse cette année

Limiter « les stress inutiles »

Obtenir un colza robuste est un point essentiel pour se prémunir, notamment, des attaques de ravageurs. Avec le développement des résistances, les insecticides ne suffisent, par exemple, pas pour faire face aux attaques en toutes situations. L’optimisation des pratiques est donc nécessaire.

Pour favoriser une croissance rapide du colza, il convient également de « préserver les jeunes plantules de stress inutiles ». Dans cet objectif, Terres Inovia dresse chaque année une liste de variétés recommandées par région pour que les agriculteurs bénéficient « d’une génétique au profil agronomique adapté ». Pour l’institut, « les traitements de semences proposés n’apportant pas de plus-value à la semence, ils représentent une dépense inutile ».

Côté désherbage, la possibilité de le réaliser en post-levée constitue une « opportunité à saisir ». En cas de faible pression graminée, un désherbage du colza associé fin novembre début décembre tout en post-levée (Mozzar seul ou en mélange avec Ielo) est possible pour un coût raisonnable : « cela permet de ne pas engager les frais de désherbage sans garantie sur la levée du colza ». Une impasse peut même être envisagée si la parcelle est propre ou bien cela permet d’ajuster le désherbage à la flore présente.

Pour aller plus loin sur le sujet, retrouvez le guide technique publié par Terres Inovia : Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste