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Betteraves

La récolte de betteraves en forte baisse, un an après la fin des quotas


AFP le 11/12/2018 à 16:20

Les betteraviers français ont connu, sans surprise, une terrible année 2018, voyant leur récolte subir un recul brutal à cause de la sécheresse, sur fond de déprime des cours du sucre après la fin des quotas européens, a confirmé mardi leur syndicat professionnel, la CGB.

La récolte 2018-2019 est estimée à 40 millions de tonnes de betteraves, contre 46 millions l’année dernière, certes marquée par des rendements exceptionnels, a déclaré la CGB lors d’un point presse.

« Cette année, on estime le rendement moyen à 83 tonnes par hectare, contre 89 tonnes en moyenne quinquennale et 96 tonnes l’an dernier », a indiqué Eric Lainé, président de la CGB. « Nous traversons une crise majeure. Nous n’avons jamais connu de prix aussi bas », a-t-il souligné. « En matière de rendements, c’est pas bon, en matière de prix, ce n’est pas bon » non plus, a insisté Eric Lainé, évoquant les craintes des planteurs pour la récolte de l’an prochain, notamment du fait des interdictions de produits chimiques, comme les néonicotinoïdes, qui enrobaient jusqu’à cette année les semences. Ils permettaient au betteraviers d’éradiquer un puceron vert, vecteur de la jaunisse de la betterave, laquelle fait sécher les plantes et réduit les rendements. « Nous continuons de demander une dérogation », a indiqué Eric Lainé. La CGB craint de fortes « distorsions de concurrence » avec des voisins européens comme la Pologne ou la Belgique, dont les producteurs ont obtenu un sursis. « Ce qui nous inquiète, évidemment, c’est que d’autres produits pourraient à leur tour faire l’objet d’une interdiction », a indiqué Eric Lainé, pensant notamment à certains herbicides.

« Alors que le revenu betteravier constituait une sécurité, pour la première fois, la betterave va dégrader le revenu des agriculteurs, avec une perte de 400 à 500 euros par hectare », a déploré le président de la CGB. « On est en droit d’espérer que le plus bas est derrière nous », a toutefois déclaré Timothée Masson, expert marchés de la CGB. « Sur la campagne qui arrive, certains analystes anticipent un surplus, mais certains analystes remettent en cause cette hypothèse », a-t-il indiqué. Pour 2019-2020, l’année de la campagne suivante, les experts prévoient un « déficit probable » des stocks mondiaux, susceptible de faire remonter les cours du sucre.