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Diversification

« L’intérêt du pois d’hiver se révèle à l’échelle de la rotation »


TNC le 03/09/2020 à 16:07
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Alors que de nombreux agriculteurs cherchent à diversifier leur assolement, certains tentent le pois d'hiver. Pour Terres Inovia, cette culture présente plusieurs atouts et il est important de prendre en compte les effets de précédent à l'échelle de la rotation.

Comme le présente Terres Inovia dans la synthèse variétale pois d’hiver 2020, la campagne 2019-2020 a été marquée par « un climat extrême et capricieux, peu favorable aux protéagineux ». Ajouté à cela une forte pression ravageurs (sitones et pucerons), qui explique les résultats moindres cette année.

« Un des meilleurs précédents du blé et du colza »

Néanmoins, l’institut technique rappelle les nombreux bénéfices apportés par le pois d’hiver au système de culture :

  • « Le pois est l’un des meilleurs précédents du blé et du colza. Un blé tendre après un pois produit 6 à 12 q/ha de plus qu’un blé de céréale (7,4 q/ha en moyenne). Un colza après pois produit entre 0,5 et 3 q/ha de plus qu’un colza après paille (données d’essais sur trois campagnes) »
  • « En faisant évoluer la composition des rotations à forte proportion de céréales ou de celles de type colza-blé-orge, le pois favorise la régulation des maladies des cultures dominantes (coupure des cycles des bio-agresseurs) »
  • « Le pois aide au contrôle des adventices à l’échelle de la rotation culturale, car il permet notamment de diversifier les substances actives utilisées et les dates de semis des cultures »
  • « Les légumineuses comme le pois sont capables de prélever l’azote de l’air grâce aux bactéries symbiotiques des nodosités de leurs racines. Elles ne demandent donc pas d’apport d’engrais azoté. Les doses optimales d’azote sont, en outre, à réduire sur les cultures suivantes, soit de – 20 à – 60 kg/ha d’azote, selon les situations, sur les céréales à pailles ou le colza, pour un rendement similaire ou amélioré par rapport à un précédent de non-légumineuse ».

À lire aussi : Bilan et perspectives – « Les légumineuses ont le vent en poupe »

Tous ces effets de précédent sont donc à prendre en compte pour déterminer l’intérêt économique du pois d’hiver :

Exemples de marges indicatives comparées à l’échelle de la rotation. Cliquez sur l’image pour l’agrandir. (©Terres Inovia)

* marge brute = produit brut – charges opérationnelles (+ aide découplée pour le pois à 100 €/ha)

** prix moyen de vente du pois dans l’observatoire des résultats économiques à la production 2006-2016 ; départements n° 10, 14, 27, 76 et 89

Sources : projection de marges 2019 du CER Nord Est Ile de France ; observatoires et expertises de Terres Inovia

Hypothèse concernant le blé de pois Vs blé de blé : + 7,4 q/ha à 160 €/t ; – 40 kg Nmin/ha à 1 €/unité ; – 30 €/ha de désherbage

Un calendrier de travail plus étalé

De plus, le pois d’hiver permet « l’implantation sans labour de la culture suivante car il laisse un sol bien structuré, du fait des pailles peu abondantes, d’une récolte précoce (pendant l’été), d’un système pivotant et d’une activation de la vie biologique des sols ». À noter aussi : il « facilite le calendrier de travail car les périodes de son semis et de sa récolte sont décalées par rapport à celles du blé, du colza et des principales cultures de printemps ou d’été ».

Quand semer le pois d’hiver ? (©Terres Inovia)

L’institut technique conseille d’éviter les semis trop précoces, « les pois risquent d’être trop développés à l’automne, les rendant plus sensibles au gel durant l’hiver et aux maladies aériennes au printemps ». Si le semis est impossible à l’automne, il peut être reporté au printemps. Cependant, le rendement est généralement « pénalisé de 7 q/ha (par rapport à un pois de printemps) ».

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