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Prévision du risque maladies

OAD + station météo, le tandem gagnant


TNC le 30/10/2019 à 10:05
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Avec une station météo à la ferme, le modèle maladies généré par l’OAD est plus fiable, car basé sur des données de proximité. (©Fotolia)

L’achat d’une station météo va souvent de pair avec l’utilisation d’un logiciel outil d’aide à la décision (OAD). Prévoir le risque maladies, planifier l’organisation de ses chantiers, baisser l’IFT, anticiper le retour des phénomènes météo : alimenter un OAD avec les données issues de sa propre station permet de gagner en précision.

De nombreux utilisateurs d’outils d’aide à la décision ne possèdent pas de station météo. Pour fonctionner, la plupart de ces logiciels se basent sur des données prévisionnelles provenant de stations distantes. Hélas, l’agrométéorologie s’accommode mal d’approximations : ainsi, même sur de courtes distances, les mesures peuvent varier sensiblement.

Privilégier la proximité

À l’échelle de l’exploitation ou de la parcelle, les indicateurs météo pris en compte par le logiciel seront fatalement moins précis, au risque d’engendrer un conseil erroné. Conséquence : un passage supplémentaire et les coûts qui l’accompagnent.

Avec une station météo à la ferme, le modèle maladies généré par l’OAD devient beaucoup plus fiable, car basé sur des données de proximité. Il est ainsi possible d’établir à l’avance un calendrier des chantiers, ajusté en temps réel selon les conditions météo. Dans le cas d’un traitement, on pourra prévoir non seulement le premier passage mais également la rémanence du produit et la date du passage suivant. La combinaison station météo-OAD est la garantie d’une meilleure organisation du travail et d’une meilleure efficacité des interventions.

Des modèles en constante évolution

Côté modèles maladies, la recherche continue de progresser. Certaines variables restent toutefois difficiles à acquérir, comme la durée d’humectation (présence d’eau libre sur les feuilles) ; les capteurs qui le permettraient demandent en effet encore trop d’entretien pour un usage pratique. Également suivie de près, l’évolution des variétés et leur sensibilité aux maladies, qu’il faut valider avant de modéliser.

Les ravageurs font eux aussi partie des thématiques de recherche. À terme, toujours grâce aux données des stations météo, les OAD devraient se révéler capables de simuler l’apparition de risques d’infestation sur les cultures : pucerons, cicadelles, taupins, limaces… Si à l’heure actuelle les modèles sont à 90 % liés aux maladies ou à l’irrigation, les sommes de températures constituent, à titre d’exemple, un bon indicateur pour anticiper les premiers vols de pyrale, en complément des relevés de piégeages. Ce qui ne dispense pas de surveiller les foyers d’infestation : la météo ne remplace pas l’observation, notamment pour les ravageurs.

Et pour l’irrigation ?

Question à Claire Serra-Wittling, ingénieure de recherche à l’Irstea

En quoi une station météo connectée peut-elle m’aider à ajuster mes apports d’eau ?
« S’équiper d’une station météo de base, c’est déjà mieux que rien. Cela dépend de la finesse du pilotage souhaitée. Bien sûr, si on a des capteurs de l’état hydrique du sol, c’est mieux : il est intéressant de savoir ce qui se passe dans son sol, car c’est là que les plantes vont puiser l’eau. En l’absence de données fines, le minimum c’est de connaître la réserve utile (RU) de ses sols. Ce paramètre connu, on pourra par la suite l’entrer dans un OAD. Ensuite, connaître en temps réel la demande climatique (température, pluviométrie, vent et ensoleillement) permet de déduire l’évapotranspiration potentielle et les besoins de la culture. Un outil d’aide à la décision pourra alors émettre un conseil sur la nécessité ou non de mettre en place un tour d’eau. »

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