Réfléchir dès maintenant à l’implantation de la culture
TNC le 14/05/2021 à 09:16
Les difficultés rencontrées cette campagne sur colza entraînent des doutes pour certains agriculteurs quand à la pérennité de la culture sur leur exploitation. Terres Inovia rappelle toutefois l'importance de cette tête d'assolement. Selon l'institut technique, les phases de gestion de l'interculture et d'implantation vont être décisives pour obtenir un colza robuste. Retrouvez quelques clés pour anticiper cette implantation dès maintenant. (Article mis à jour, publié initialement le 22 mai 2020)
Selon les dernières estimations Agreste au 1 er mai 2021, la surface de colza est estimée à 989 milliers d’ha en 2021 dans l’Hexagone, soit un recul de 11,2 % sur un an et de 27,1 % par rapport à la moyenne quinquennale 2016-2020. « Si la région Centre a une sole en progression de 5,5 % par rapport à 2020, l’est de la France enregistre un recul historique du colza : – 41,8 % en Champagne-Ardenne et – 55,2 % en Lorraine », précise le service statistique du ministère de l’agriculture.
En cause principalement : la sécheresse à l’implantation depuis quelques années et les problèmes de ravageurs. « Cette campagne sera encore une année marquée par des difficultés pour contrôler les insectes d’automne mais également de printemps, note Terres Inovia. En effet, les vols échelonnés de grosses altises et de charançons de la tige ont compliqué les positionnements des insecticides. […] La forte présence de méligèthes notamment à un stade précoce de la floraison n’a pas arrangé la situation, d’autant plus que les insecticides ont montré une efficacité très moyenne ».
D’autres facteurs peuvent également expliquer les problèmes de floraison rencontrés dans certains secteurs : qualité d’enracinement des colzas, épisodes de gel, déficit hydrique, excès d’eau en sortie d’hiver, écarts de températures entre le jour et la nuit…
Semer du colza en 2021 ?
Avant même la moisson, tout ce contexte entraîne de nombreux doutes pour les agriculteurs concernant les semis de colza 2021. Ils partagent d’ailleurs leurs inquiétudes sur les réseaux sociaux…
#assolement #colza2022
— LE POGAM GUILLAUME (@LePogamGuillaum) May 6, 2021
Fait/fait pas?#Phytophage #robustesse#loterie#sècheresse #bouchagedesdrains
Les bénéfices agronomiques de cette culture paraissent peu dans ce contexte 🤞 pic.twitter.com/ieomG3QQ2d
🚨 Point #Colza : Du jamais vu pour cette culture dont les semis 🌱 tombent au « plus bas depuis 1997 » avec une estimation à moins de 1️⃣ million d’hectares
— Emiliengv_FMC (@Emiliengv_FMC) February 11, 2021
❌ Entre les ravageurs 🐛, les conditions d’implantations ☀️, les débouchés 🚙 etc. Cette crucifère est en plein doute 🤔 pic.twitter.com/VHBZExh2Es
… sans en perdre leur humour :
Salut 👋 Salut 👋
— Bruno (@BruCardot) May 9, 2021
🎥🎼#FrAgTw @Fragritwittos 🚜🇫🇷😅#zaza la graine de colza
il manque beaucoup de siliques à cause du gel et des insectes ! 😢@terresoleopro @terresinovia @terresunivia @cedricpueyo @TF1LeJT @RadioContactFM @BRUNOFUNRADIO @20Minutes @MacLesggy @helenegreg pic.twitter.com/RTcoSHC33w
Le colza constitue pourtant une très bonne tête d’assolement dans de nombreuses régions. Et le contexte de prix élevé actuel pourrait favoriser les semis 2021. L’implantation reste alors une « étape primordiale à valider ». De nombreux conseillers agricoles mettent en avant l’importance d’être prêt à semer tôt pour être réactif avant la pluie.
D’autres leviers sont également étudiés et mis en avant pour assurer un colza robuste : le choix variétal, l’association avec des plantes compagnes, la fertilisation au semis, etc.
Réfléchir dès maintenant au mode d’implantation
Et bien qu’il reste encore du temps pour se décider sur le fait de semer ou non du colza en 2021, Terres Inovia appelle à « réfléchir dès maintenant au mode d’implantation » pour obtenir un colza robuste. Car, premièrement, « il faudra être réactif le jour de la récolte du précédent, concernant la stratégie d’implantation à mettre en œuvre », explique Stéphane Cadoux, chargé d’études « agronomie et systèmes de cultures » pour l’institut technique. Et aussi, parce que « la période d’avril-mai est particulièrement adaptée pour acquérir une information capitale dans cette prise de décision : la connaissance de la structure de son sol ».
C’est alors le moment de réaliser un test bêche, « idéalement dans le précédent du colza, quand il y a encore un peu de fraîcheur dans le sol et si possible dans chaque parcelle », précise Stéphane Cadoux.
Retrouvez toutes les explications de Stéphane Cadoux dans la vidéo ci-dessous :
Il faut « choisir une zone représentative de la parcelle (environ 3 x 5 m) et y réaliser trois prélèvements de bêche, en essayant de se décaler par rapport au sens du semis ». À noter : « la force nécessaire donne déjà une première indication du tassement du sol. Attention elle peut aussi être liée à l’humidité du sol », précise l’expert.
« On prélève ensuite délicatement le bloc de sol et on le pose sur une bâche ». La première étape va consister à observer « comment se comporte le sol ? ».

Puis « on coupe chaque motte qui s’est désagrégée en deux pour voir la structure à l’intérieur. Est-ce qu’on observe de la porosité, des trous, des racines… ? », énumère le spécialiste.

Croiser ces différentes informations va permettre de « confirmer l’importance de fragmenter le sol, si la structure est dégradée, ou non, si la structure est poreuse ».

Retrouvez plus d’informations avec le guide de Terres Inovia : Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste