Un nouvel accord entre l’UE et l’Ukraine sur l’importation de produits agricoles


AFP le 30/06/2025 à 17:30
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« L'UE ouvrira davantage son marché aux produits ukrainiens qu'avant la guerre, tout en tenant (...) compte des sensibilités de certains secteurs agroalimentaires », explique la Commission européenne. (© Oleksii, AdobeStock)

L'Union européenne a annoncé lundi avoir trouvé un « accord de principe » avec l'Ukraine en matière de libre-échange, notamment sur le volet sensible des importations agricoles.

C’est un accord « équilibré, juste et réaliste », a assuré le commissaire européen en charge du commerce Maros Sefcovic, qui a insisté sur les quotas pour les « produits sensibles comme les oeufs, le sucre et le blé ».

Afin de soutenir Kiev face à l’invasion russe, l’Union européenne avait instauré depuis 2022 et jusqu’au 5 juin dernier une exemption de droits de douane sur des produits agricoles ukrainiens.

Mais les agriculteurs européens dénonçaient régulièrement une « concurrence déloyale » de l’Ukraine, géant agricole, et demandaient de revenir aux quotas en vigueur avant la guerre, dans un accord de 2016.

Bruxelles estime avoir trouvé un équilibre, grâce au compromis scellé avec Kiev durant le week-end.

Avec le nouvel accord, « nous sécurisons les flux commerciaux de l’Ukraine vers l’Europe. (…) En même temps, nous continuons à protéger les intérêts de nos agriculteurs », a affirmé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Pour rassurer la profession, l’UE promet des quotas sur les produits tels que le blé, le maïs, le sucre, le miel, la volaille et les oeufs.

Ces quotas seront supérieurs à ceux de 2016, mais inférieurs aux records d’importations en provenance de l’Ukraine depuis trois ans, a indiqué le commissaire européen Christophe Hansen (Agriculture) lors d’un point presse à Bruxelles.

D’autres produits seront entièrement libéralisés comme le jus de raisin ou le lait fermenté.

Globalement, « l’UE ouvrira davantage son marché aux produits ukrainiens qu’avant la guerre, tout en tenant (…) compte des sensibilités de certains secteurs agroalimentaires », explique la Commission.

Bruxelles insiste sur des clauses de sauvegarde en cas de déstabilisation du marché. L’UE mentionne aussi un engagement de l’Ukraine à « aligner progressivement ses normes de production » sur celles de l’UE, d’ici 2028, notamment en matière d’utilisation des produits phytosanitaires.

Chez les agriculteurs européens, le Copa-Cogeca, l’organisation des syndicats majoritaires, a « exhorté la Commission à rendre publics tous les détails de cet accord dès que possible ».

L’organisation accueille « favorablement (…) l’harmonisation des normes » et les « mécanismes de sauvegarde », mais reste « préoccupé » par l’impact de l’accord sur les « secteurs sensibles et l’exclusion potentielle de certaines productions, comme l’orge ou l’éthanol, de ces mécanismes ».

Cet accord de principe doit encore faire l’objet de discussions techniques, avant d’être soumis aux Etats membres.

Depuis 2022, l’ouverture des échanges avec l’Ukraine a favorisé une augmentation significative des exportations ukrainiennes, par exemple pour le sucre. L’Union européenne a importé plus de 500 000 t de sucre ukrainien lors de la période 2023/2024 contre 40 000 t en 2021/2022, d’après les chiffres de la Commission.

Depuis le 5 juin, en attendant un compromis, l’Union européenne avait mis en place des mesures transitoires revenant aux quotas de 2016 et très critiquées par Kiev.