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Crise du sucre

Tereos ne souhaite pas se restructurer, contrairement à ses concurrents


AFP le 17/05/2019 à 10:04

Le numéro un français du sucre, Tereos, deuxième producteur mondial, a indiqué jeudi qu'il ne penchait pas pour une restructuration, malgré une crise persistante dans le secteur et alors que ses principaux concurrents en France ont annoncé des fermetures d'usines ces dernières semaines.

« Faire le choix de la restructuration conduirait nécessairement à terme à céder des actifs et fermer des usines pour réduire l’offre proposée. Ce n’est pas l’avenir que le conseil de surveillance souhaite pour ses associés coopérateurs, ses salariés et ses clients », indique Tereos dans un communiqué.

Un message qu’il a adressé ces jours-ci aux 180 conseillers de région qui composent sa gouvernance régionale, qu’il a réunis du 7 au 14 mai, à quelques semaines des assemblées de région lors desquelles seront élus une partie de ces « grands électeurs ». Ils seront chargés de porter la voix des coopérateurs lors de l’assemblée plénière, qui doit régler une grave crise de gouvernance au sein du groupe coopératif.

« Le conseil de surveillance entend poursuivre la stratégie de développement engagée depuis plusieurs années », indique le groupe. « Concrètement, cela veut dire poursuivre les plans de compétitivité en cours, la stratégie de diversification à l’international, en termes de portefeuille produits et continuer à investir dans la recherche-développement pour répondre aux attentes de nos clients et des consommateurs », précise Tereos.

Cette stratégie est très contestée par certains coopérateurs, qui, sur fond de chute des cours du sucre, s’inquiètent de l’endettement du groupe et ont tenté ces derniers mois, sans succès, de provoquer une assemblée générale plénière anticipée, afin de révoquer le conseil de surveillance et d’obtenir son renouvellement par les urnes.

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« Le conseil de surveillance porte cette stratégie claire qui a démontré sa pertinence et réaffirme sa confiance dans le directoire pour la mettre en œuvre », assure Tereos. Pour conduire ce projet, le conseil de surveillance « adaptera l’organisation de la coopérative » avec la création d’un « Pôle coopérateurs » dont l’objectif sera « de renforcer la proximité avec les coopérateurs et leur implication sur les questions agricoles et dans la vie de la coopérative », indique encore le groupe.

Tereos semble vouloir ainsi calmer la fronde qui agite le groupe depuis de longs mois, évoquant « une gouvernance solidaire, de proximité et tournée vers l’avenir », alors que, rappelle-t-il, les élections auront lieu du 13 au 20 juin prochains. Dans un document diffusé à ses associés coopérateurs et rendu public, Tereos promet notamment « une éthique irréprochable », se traduisant notamment par « une charte de gouvernance révisée ».