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Vente directe

S. Fromont (59) : « Des ventes qui explosent grâce au distributeur automatique »


TNC le 06/12/2021 à 06:03
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Sylvie passe beaucoup de temps au distributeur pour remplir les casiers : jusqu'a 6 fois le dimanche, le jour le plus passager. (©TNC)

Direction le Nord chez Marie et Sylvie Fromont de l'Earl du Manoir. Dix ans que mère et fille transforment et commercialisent leur production laitière. En un an, les ventes ont explosé grâce à l'installation de "Glouton" leur distributeur automatique, d'ores et déjà remboursé.

« En un an, on a fait 35 000 ventes sur le distributeur automatique, c’est incroyable ! » Sylvie Fromont n’en revient toujours pas. Voilà un an que cette agricultrice du Nord s’est laissée convaincre par sa fille d’investir dans les casiers pour diversifier les ventes et toutes les deux ne le regrettent pas.

L’Earl du Manoir à Thun-Saint-Amand (59) en quelques chiffres :
61 ha de SAU
3 UMO (2 associées + 1 salarié)
45 VL Montbéliardes et la suite
6 000 l/VL de moyenne
Production annuelle de 240 000 l dont 60 % sont transformés sur l’exploitation

Un distributeur automatique de produits fermiers

Comme beaucoup d’éleveurs confrontés à la crise du lait, Sylvie et sa fille Marie ont démarré la transformation laitière en 2009 en créant Le panier Thunois. « On a commencé dans un minuscule laboratoire, avec peu de matériel. Puis on a fait les marchés, on a ouvert le magasin et ça a bien pris. À son installation, Marie avait pour projet de monter un distributeur automatique. On y a quand même réfléchi longtemps car ça représentait plus de 100 000 € d’ investissement. »

Mais les deux femmes ont franchi le cap : elles se sont tournées vers Le casier français, un système de distributeur conçu par une entreprise lilloise, qu’elles ont fait installé dans un joli chalet devant l’exploitation en bord de route. « Finalement, nous sommes super contentes », avoue Sylvie. Tellement contentes qu’après quelques mois, elles ont agrandi la structure en ajoutant des modules de casiers supplémentaires pour arriver à 133 cases au total.

Les coûts plus en détail :
48 000 € pour 4 modules de casiers + la borne de paiement
+ 19 000 € pour deux modules supplémentaires
25 000 € pour le chalet
8 000 € de terrassement et branchement électrique

« On a quasiment triplé le chiffre d’affaires de l’atelier grâce aux casiers. Ils sont d’ores et déjà rentabilisés alors qu’ils fêtent tout juste leur 1 an », se réjouissent les deux femmes.

Jusqu’à 6 remplissages quotidiens des casiers

Dans leur distributeur, elles y vendent leurs produits laitiers mais aussi les produits des fermes voisines comme de la viande, des légumes, œufs et d’autres produits locaux (confitures, miel, gaufres…).

Si Marie se consacre davantage à la transformation et à la vente, c’est Sylvie qui s’occupe du remplissage du distributeur qu’elle a nommé « Glouton » pour son appétit insatiable. « En plus du logiciel qui nous affiche l’état des cases, on a installé des caméras dans le local donc je peux voir les casiers depuis la maison et je sais quand ils sont vides. Je vais aussitôt les remplir. » Avec sa brouette, l’agricultrice fait en moyenne 3 remplissages par jour en semaine, mais ça monte jusqu’à 6 allers-retours durant le week-end. Une tâche assez chronophage donc. « Beaucoup de gens viennent le dimanche après-midi, ça fait une sortie quand tout est fermé. Je n’imagine même pas monter un distributeur ailleurs que sur l’exploitation, on n’arriverait pas à suivre. »

Du passage et de la diversité : facteurs clés de réussite

Le distributeur automatique est ouvert 24h/24. Il fonctionne avec un monnayeur et un lecteur de carte bancaire. Pour Sylvie, les critères de réussite des casiers sont :

– La localisation, ici sur une route passante ;

– L’accueil, « il faut faire quelque chose de beau et d’accueillant. On avait pensé à mettre le distributeur dans un container au départ mais ça n’était pas très joli »,

– La diversité des produits, « certains clients font vraiment de gros paniers et me disent qu’ils n’ont quasiment plus besoin d’aller au supermarché puisqu’il y a tout ici »,

« Certaines personnes préfèrent le distributeur au magasin à la ferme ; on touche de nouveaux clients. Pour autant, on n’arrêterait pas les marchés ni la boutique car on aime le contact. » Quant à un agrandissement potentiel, les deux femmes freinent des quatre fers : « On ne veut pas y penser pour l’instant car il faudrait rajouter des cases, agrandir le chalet et surtout embaucher une personne dédiée. On verra plus tard peut-être… »

Les casiers sont installés dans un chalet fabriqué localement. (©TNC)