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Chicago hebdo

Maïs et soja avancent au gré des spéculations sur la Chine


AFP le 19/01/2019 à 18:26
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Les prix du maïs et du soja ont fini en légère hausse sur la semaine après avoir beaucoup fluctué au gré des rumeurs sur les négociations commerciales avec la Chine et des informations météo sur l'Amérique du Sud, tandis que le blé a un peu reculé.

Les cours des produits agricoles ont beaucoup baissé en début de semaine alors que s’intensifiaient les interrogations sur les pourparlers en cours entre Pékin et Washington. Mais ils ont nettement rebondi jeudi après des informations du Wall Street Journal affirmant que l’administration de Donald Trump étudiait la possibilité de supprimer tout ou partie des tarifs douaniers imposés à la Chine. Cela pourrait inciter Pékin à abaisser ses propres taxes sur les importations de certains produits américains, le soja en premier lieu. « On a beaucoup de rumeurs sur ce sujet, allant dans un sens ou dans l’autre. Si un accord, quelque soit sa forme, pouvait être conclu, cela profiterait aux cours », avance Steve Georgy de la maison de courtage Allendale.

Ces spéculations sont d’autant plus scrutées par les acteurs du marché qu’ils ne peuvent pas s’appuyer sur les habituelles données, en particulier sur les ventes à l’étranger, diffusées par le Département américain de l’agriculture (USDA) en raison du « shutdown », la fermeture partielle des administrations fédérales du pays.

Semer maïs ou soja ?

Toutefois, nuance Dewey Strickler de Ag Watch Market Advisors, « de nombreux traders ont recours à des informations et estimations de sources privées. Même si les données de l’USDA sont plus précises, le secteur agricole n’avance pas complètement dans le noir. » Et selon ces informations parcellaires, « au mieux les Chinois ont probablement acheté pour 5 millions de tonnes de soja depuis le début de la phase de négociations en cours alors que certains anticipaient qu’ils achètent jusqu’à 8 millions de tonnes », note-t-il. La Chine, qui fait par ailleurs face à une épidémie de peste porcine africaine affectant les élevages dans le pays, a réduit ses importations totales de soja de 40 % en décembre. Les investisseurs surveillent parallèlement de près les conditions météorologiques en Amérique du Sud, notamment au Brésil où certains observateurs redoutent l’impact sur les récoltes d’un temps un peu trop sec à l’approche des moissons. Dans ce contexte « le débat sur les superficies que les agriculteurs américains vont dédier aux différentes cultures au printemps s’intensifie », remarque Dewey Strickler en soulignant que pour l’instant, le maïs semble prendre l’avantage. Mais « même si les ventes de maïs ont été dynamiques au début de la campagne 2018-2019, les exportations sont à la peine », rappelle le spécialiste. « Sauf si la Chine monte au créneau pour son industrie d’éthanol, on pourrait ne pas atteindre les prévisions de l’USDA. »

Du côté du blé, « les nouvelles fraîches sont limitées et les cours s’inscrivent surtout dans le sillage du maïs et du soja », selon Dewey Strickler. « La concurrence avec la Russie, dont les exportations sont en hausse de 39,5 % sur un an, reste intense », ajoute-t-il. Alors que les marchés financiers seront fermés lundi à l’occasion de la journée annuelle d’hommage à Martin Luther King, les investisseurs surveilleront la tempête de neige qui doit s’abattre sur une grande partie du centre et de l’est des États-Unis ce week-end.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars, contrat le plus échangé, a terminé vendredi à 3,8175 dollars contre 3,7825 dollars, vendredi dernier à la clôture (+ 0,9 %). Le boisseau de blé pour mars, également le plus actif, a fini à 5,1775 dollars contre 5,1950 dollars en fin de semaine dernière (- 0,3 %). Le boisseau de soja pour mars, le contrat le plus échangé, a clôturé à 9,1675 dollars contre 9,1025 dollars vendredi dernier (+ 0,7 %).