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Rapport USDA

L’Ukraine et la Russie sur le devant de la scène pour le maïs et le blé


AFP le 13/08/2022 à 11:33
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Le maïs a grimpé suite à la publication du dernier rapport USDA (©Pixabay)

La chaleur et la sécheresse vont, comme redouté, affecter la production mondiale de maïs, particulièrement en Europe et aux Etats-Unis, partiellement compensée par la Russie et l'Ukraine, selon les prévisions du ministère américain de l'Agriculture (USDA) publiées vendredi.

Le rapport Wasde élaboré par l’USDA table sur 1 179,6 millions de tonnes de maïs pour la campagne 2022/23, contre 1 185,9 millions le mois d’avant.

Du côté américain, « les rendements sont ressortis plus faibles qu’anticipés », a souligné Dewey Strickler d’Ag Watch Market Advisors, notamment dans l’Indiana, le Missouri, le Nebraska et l’Ohio. La production américaine devrait reculer de presque 4 millions de tonnes à 364,7 millions.

En Europe, la production devrait chuter de 8 millions de tonnes à 60 millions avec un besoin d’importations supplémentaires de 3 millions de tonnes à 19 millions.

« L’Europe est mal en point sur le maïs parce qu’on va en importer plus », a commenté Gautier Le Molgat, analyste au cabinet Agritel.

« Le climat a dicté ces reculs de production en Europe et aux Etats-Unis et cela était attendu. Il y a eu des températures record en Europe et dans les plaines américaines », ajoutait Jason Roose d’US Commodities.

L’USDA a ainsi listé les pays où les épisodes « d’extrême chaleur et sécheresse » ont réduit les perspectives de récolte comme « en Roumanie, en Hongrie, en France, en Italie, en Espagne, en Bulgarie et en Allemagne ».

En revanche, le rapport a solidement révisé en hausse (de 5 millions de tonnes) la production de maïs de l’Ukraine qui devrait pouvoir exporter 3,5 millions de tonnes de plus, soit 12,5 millions.

« Ils ont augmenté ces perspectives, on s’attendait à 9 millions » pour les exportations ukrainiennes alors que de premiers navires de céréales ukrainiens commencent à pouvoir quitter les ports aux termes d’un accord international signé en juillet à Istanbul avec l’envahisseur russe.

Ces données ont fait grimper le maïs sur le marché de Chicago.

Russie, exportateur de blé numéro un

Pour le blé, c’est la Russie qui prend le devant de la scène avec une production augmentée de 6,50 millions de tonnes à 88 millions, selon l’USDA.

« On s’y attendait », a assuré Dewey Strickler. Les Russes vont pouvoir exporter 2 millions de tonnes supplémentaires à 42 millions et « prendre la place de numéro un en termes d’exportations », soulignait Gautier Le Molgat.

Les Ukrainiens vont aussi gonfler leurs exportations de la céréale d’un million de tonnes par rapport à il y a un mois, soit 11 millions de tonnes.

« Ce n’est pas vraiment beaucoup quand on sait qu’en 2020, l’Ukraine faisait quasiment 17 millions de tonnes d’exports mais c’est toujours cela de récupéré sur le marché international », tempérait l’analyste d’Agritel.

Globalement, la production mondiale de blé sera en hausse (+8 millions de tonnes), d’après le rapport américain, à 779,6 millions de tonnes, grâce aussi à l’Australie (+3 millions), au Canada (+1 million) et à la Chine qui n’exporte pas (+3 millions).

L’Union européenne, elle, devrait perdre deux millions de tonnes de production par rapport aux projections de juillet, à 132 millions.

Pour le soja, les chiffres du rapport américain tablaient sur une production en petite hausse à 392,8 millions de tonnes, en hausse de 1,4 million notamment grâce aux Etats-Unis (+700.000 tonnes) à 123,3 millions de tonnes et à la Chine (+0,9 million).

« C’est assez surprenant, il a beau faire très sec », le rapport « a augmenté les rendements américains par rapport au mois dernier », notait M. Le Molgat.

Jason Roose, d’US Commodities, tempérait aussi ces chiffres. « Les données du gouvernement gonflent la récolte, dans certaines régions, c’est mieux en effet, mais dans d’autres il nous faut encore de la pluie ». « L’évolution du climat sera décisive pour prouver ces chiffres », ajoutait l’analyste.

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