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Matières premières

L’or ternit, le plomb étincelle et le sucre s’agite


AFP le 23/07/2021 à 18:34

L'or a légèrement reculé sur la semaine, laissant les analystes sceptiques sur les perspectives du métal précieux qui n'a pas profité de l'appétit pour les valeurs refuges en début de semaine.

« Les gains de l’or se sont arrêtés depuis que l’inflation américaine a grimpé plus vite que prévu », notent les analystes de Société Générale.

L’or est une valeur de protection contre l’inflation, mais si la hausse des prix atteint un niveau qui peut pousser la Banque centrale américaine (Fed) à remonter ses taux directeurs, cela rend le métal précieux, qui ne verse pas de dividende, moins intéressant que les obligations.

Dans ce contexte, « les risques d’une baisse du prix de l’or augmentent, car le dollar se renforce », commente Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.

La hausse du dollar rend le coût de l’or sur le marché international, fixé en dollar, plus élevé pour les investisseurs utilisant d’autres devises.

L’once d’or coûtait 1 802,50 dollars vendredi vers 15h55 GMT (17h55 à Paris), alors qu’elle s’échangeait pour 1 812,05 dollars le vendredi précédent en fin d’échanges.

Bonne alchimie pour le plomb

Le cours du plomb sur le London Metal Exchange (LME) s’est apprécié cette semaine pour atteindre jeudi un plus haut en trois ans, à 2 404,00 dollars la tonne, stimulé par une perturbation de l’offre. « Le producteur allemand de plomb Berzelius Stolberg a confirmé aujourd’hui qu’il avait arrêté la production dans son usine de Stolberg (près d’Aix-la-Chapelle, ndlr), dans l’ouest de l’Allemagne, après les inondations qui ont touché la région la semaine dernière », a expliqué Alastair Munro, analyste de Marex Spectron, précisant que l’usine sortait environ 155 000 tonnes de plomb et d’alliages de plomb chaque année.

Des pluies diluviennes et inondations ont frappé plusieurs pays européens la semaine dernière, notamment l’Allemagne où les crues ont provoqué une catastrophe sans précédent depuis plus de deux décennies.

La pression est d’autant plus forte que le marché du plomb est déficitaire depuis le début de l’année, de l’ordre de 210 000 tonnes selon selon les derniers chiffres du Bureau mondial des statistiques sur les métaux (WBMS) publiés mercredi, après un déficit de 123 000 tonnes en 2020, selon la même source.

Sur le LME, la tonne de plomb pour livraison dans trois mois s’échangeait à 2 375 dollars vendredi à 15h55 GMT (17h55 à Paris), contre 2 320 dollars vendredi dernier à la clôture. Rien ne semblait par ailleurs freiner la progression de l’étain, qui continuait de monter après son record historique battu vendredi dernier, à 34 700 dollars la tonne vendredi.

Le sucre brassé 

Les cours du sucre ont évolué au rythme de ceux du pétrole cette semaine, perdant du terrain lundi pour le regagner sur la semaine, bénéficiant par ailleurs de conditions climatiques défavorables au Brésil qui menacent l’offre.

« La fin de la prise de bec de l’Opep a généré des secousses sur le marché du sucre » cette semaine, constate Danni Hewson, analyste financier d’AJ Bell interrogé par l’AFP.

Après deux semaines de blocage, les treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs dix alliés ont finalement convenu dimanche d’un relèvement graduel mais prudent de la production d’or noir jusqu’en septembre 2022, avec pour conséquence une lourde chute des cours du brut lundi suivie d’une convalescence au long de la semaine.

« Si les prix du pétrole continuent sur leur lancée, certaines raffineries augmenteront le pourcentage d’éthanol utilisé dans les mélanges d’essence », a continué Mme Hewson.

Une augmentation de la transformation de la canne à sucre en éthanol, devenu plus compétitif que le brut, réduit mécaniquement l’offre de sucre sur le marché et tire les prix vers le haut. La hausse est également soutenue par des conditions météorologiques extrêmes au Brésil, où un froid glacial a endommagé certaines plantations, relève Jack Scoville, de Price Group.

Les températures qui frappent le premier exportateur mondial de sucre « sont en train de s’adoucir mais les dégâts sont faits », explique-t-il dans une note.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en octobre valait 459,50 dollars vers 16h00 GMT (18h00 à Paris), contre 443,70 dollars le vendredi précédent à la clôture. A New York, la livre de sucre brut pour livraison au même mois valait 18,25 cents, contre 17,71 cents sept jours auparavant.