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Cambriolages en milieu rural

Les vols affolent Le Foll


Politique et syndicats le 26/05/2014 à 22:24
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Avec son homologue de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, Stéphane Le Foll s'est rendu sur une exploitation de l'Ain victime de cambriolage, pour rassurer les agriculteurs sur l'action des services de gendarmerie « partout sur le territoire rural ». Reportage.

Au lendemain d’élections européennes désastreuses pour le Gouvernement, la visite des ministres de l’Agriculture et de l’Intérieur sur l’exploitation agricole de Cyril Degluaire avait pour but de rappeler que « l’Etat doit être fort, réactif et proche en tous points du territoire rural ».

L’agriculteur, installé en aviculture à Saint-Cyr-sur-Menthon dans l’Ain, s’est fait volé en décembre dernier plusieurs dizaines de volailles de Bresse, pour un montant d’environ 7.000 euros.

Bien que Bernard Cazeneuve se soit voulu rassurant en annonçant une baisse de 7,5 % des cambriolages en 2013, la tendance du nombre des vols simples dans les fermes observée par l’Ondrp montre, au contraire, une hausse incessante de ces méfaits depuis 2007. Une tendance encore confirmée dans les premiers mois 2014. Plus de 3.000 vols ont été commis dans les exploitations depuis début janvier.

« Non seulement les agriculteurs sont victimes de pertes économiques sèches dues aux vols, mais c’est aussi un climat d’insécurité qui s’installe dans les campagnes, et qu’il faut enrayer au plus vite », renchérit Dominique Barrau, secrétaire général de la Fnsea. « Pour dépecer des animaux sur place, comme certains exploitants en ont été victimes, les voleurs viennent armés de couteaux. » A la crainte de subir un vol peut désormais s’ajouter la peur d’une situation qui peut mal tourner.

Pour lutter contre les cambriolages dans les exploitations, les deux ministres ont rappelé leurs priorités. Le démantèlement des réseaux criminels à l’origine de nombreux cambriolages reste à la charge de l’Etat, mais il nécessite le concours des agriculteurs eux-mêmes. Le développement de réseaux « agriculteurs vigilants » avec un système d’alerte par Sms peut non seulement permettre d’accélérer les recherches en cas de vols, mais surtout de prévenir les agriculteurs d’un secteur qu’un vol a été commis près de chez eux.

« Nous avons récemment démantelé un réseau à l’origine de 144 cambriolages dans l’Est de la France », a illustré Bernard Cazeneuve.

Il faut aussi déployer des plans départementaux entre les représentants du monde agricole et les forces locales de gendarmerie. Dans l’Ain, comme dans d’autres départements, ces plans permettent aux agriculteurs de disposer d’un gendarme référent qui pourra procéder à un diagnostic sureté de l’exploitation. Ces référents interviennent également à l’occasion de réunions de sensibilisation.

Pour limiter les risques, de plus en plus d’agriculteurs sont contraints d’investir dans du matériel de sureté : barrières aux entrées des cours de ferme, détecteurs de présence associés à des projecteurs, des caméras ou des appareils photos pour prendre les malfaiteurs en flagrant délit. Du matériel qui coûte cher. « Le ministre Bernard Cazeneuve a indiqué que des soutiens financiers existaient pour ce type d’équipement en milieu urbain. Des aides pour les agriculteurs qui souhaitent investir seraient une bonne chose », estime Dominique Barrau.

Cyril Degluaire lui, n’a pas encore investi, mais compte bien suivre les conseils du gendarme référent, en s’équipant de détecteurs avec appareils photo.