Accéder au contenu principal
Marchés des engrais azotés

Les prix continuent de grimper


TNC le 18/08/2022 à 05:47
fiches_AdobeStock_490616566

Les cours de l'urée sont repartis à la hausse depuis la mi-juin (©AdobeStock)

La guerre en Ukraine continue d'entraîner à la hausse les prix des engrais azotés, catalysés aussi par les augmentations des tarifs de l'urée venue du Maghreb et du Moyen-Orient et par la remontée des coûts du fret. La situation inquiète dans la plaine.

Une situation qui désole les agriculteurs, d’autant plus que les prix des céréales s’orientent à la baisse et font craindre un « effet-ciseaux ».

« Je me suis couvert lundi (25 juillet, NDLR). J’avais déjà 1 semi de solution et un semi de 21/4/4+12 S. Là, j’ai mis mon PEL, mon livret A et mon DAT en arrêt cardiaque avec un autre semi de liquide à 616 €/t, un semi d’urée en BB 798 € /t et un semi d’ammo soufré en BB à 733 €/t », écrivait par exemple @cpelleraud sur Twitter, fin juillet.

« J’ai tout acheté mon N39 à 600 euros, j’ai l’impression d’avoir fait une affaire. Pour rappel je l’avais acheté 150 en 2020 et 300 en 2021. À ce rythme, l’an prochain je l’achète à 1 200 ? », se demande @michuipasbiau.

@leskyanous a de son côté acheté « 4 camions à 823 €/t d’ammo 33,5 + un camion d’urée à 890… Après avoir acheté l’année dernière à quasiment 720 de moyenne… Je suis immunisé des prix maintenant… ». « Pas moi !, répond @bubu1664. Les 15 000 € de plus, je ne les digère pas encore. Bon, maintenant il faut préparer au mieux 2023 et avoir de belles cultures ».

La guerre continue de mettre les marchés sous tension

Pourquoi les marchés de l’ammonitrate et de l’urée restent-ils ces derniers jours « sous haute tension en Europe » ? C’est une conséquence directe de la guerre en Ukraine : la Russie continue de limiter les approvisionnements européens de gaz naturel, à la base de la fabrication des engrais azotés.

Les exportations de gaz de la Russie vers l’Europe sont tombées à leur plus bas niveau en 40 ans (©US energy information administration)

Au 21 juillet, la production d’urée en UE était déjà en baisse de 40 % par rapport à la situation d’avant-guerre d’après l’Icis, spécialiste des marchés de l’énergie et des produits chimiques.

Comment vont évoluer les prix ?

D’autres facteurs contribuent à la hausse des prix des engrais azotés, note Marius Garrigue : « les exportateurs d’urée du Maghreb et du Moyen-Orient augmentent rapidement leurs tarifs », et « la remontée des coûts du fret amplifie encore un peu plus l’inflation ».

Si les ventes et les achats ont repris fin juillet/début août – des acheteurs européens ont notamment passé commande pour de l’urée égyptienne – le marché est plutôt attentiste ce derniers jours : « la volatilité des prix et les incertitudes concernant les coûts de production à moyen terme n’incitent pas aux engagements ».

Les cours pourraient néanmoins continuer à grimper et même flamber « dès lors que l’Europe se réveillera (en matière d’achats, NDLR), selon les analystes du groupe CRU.

Pour suivre les évolutions des cours des matières premières agricoles, rendez-vous sur les cotations Agri Mutuel.