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Saint-Louis Sucre

Les détails de son plan de suppression de près de 130 postes


AFP le 02/04/2019 à 16:19

La filiale française du groupe allemand Südzucker, Saint-Louis Sucre, a présenté mardi aux représentants du personnel son plan de restructuration, qui prévoit la fermeture de deux de ses quatre sucreries en France, lors d'un comité social d'entreprise (CSE), à Paris.

Sans surprise, les documents remis aux représentants des salariés actent la suppression de près de 130 postes sur les 723 que compte la branche française du premier groupe sucrier mondial, annonce Saint-Louis Sucre dans un communiqué.

Plus précisément, 74 des 82 postes de la sucrerie de Cagny (Calvados) et 53 des 58 que compte le site de conditionnement de Marseille, seraient donc supprimés.

La sucrerie d’Eppeville, dans la Somme, verrait en revanche 46 des 132 salariés du site maintenus, notamment pour le besoin des activités de déshydratation et de stockage, et les 76 autres salariés, affectés à la production, se verraient proposer un reclassement à « poste équivalent », dans le site voisin de Roye. « Il y a 76 personnes mutées sur un autre site. Si les gens refusent la mutation, ils se trouvent licenciés et rentrent dans une partie du PSE », a indiqué à l’AFP Loïc Touzé, délégué syndical central Force Ouvrière.

Le sort des centaines de cultivateurs de betteraves qui travaillaient jusqu’à présent pour le groupe, est en revanche beaucoup plus flou. « Les betteraves actuellement traitées par la sucrerie d’Eppeville le seraient à Roye, avec un ajustement de volume », indique sans plus de précision Saint-Louis Sucre. « Quant aux betteraves de Cagny, une partie d’entre elles, principalement cultivées dans l’Eure, seraient traitées par la sucrerie d’Etrépagny », qui se trouve dans ce département, ajoute Saint-Louis Sucre, qui affirme vouloir « permettre au plus grand nombre de planteurs de poursuivre la culture de la betterave ».

Les betteraviers normands en danger

Le site de Cagny représente un débouché pour quelque 1 036 planteurs de betteraves, celui d’Eppeville pour 1 268 planteurs.

Et les betteraviers normands semblent clairement avoir davantage de soucis à se faire, compte tenu de leur situation géographique. « Sur Cagny, il n’y a plus de sucreries proches », a déclaré à l’AFP Loïc Touzé. À l’inverse, « sur Eppeville, une partie irait alimenter la sucrerie de Roye, et une partie irait à la concurrence », avec laquelle « il y a déjà des planteurs qui ont signé », selon le représentant syndical.

« Les deux sites d’Eppeville et Roye sont très proches, les deux autres, ce n’est pas tout à fait la même chose », a commenté de son côté la direction de Saint-Louis Sucre, jointe par l’AFP.

La procédure d’information et de consultation démarrera formellement lors d’un nouveau comité social d’entreprise (CSE) central, le 25 avril prochain, à Paris. Ce plan social s’inscrit dans une terrible crise du marché du sucre, dont les cours mondiaux sont déprimés depuis plus d’un an. Elle se traduit par un repli des prix payés aux betteraviers : le syndicat (CGB) a dénoncé mardi les pratiques contractuelles des grands groupes sucriers, estimant que la baisse des prix payés aux producteurs met en péril la trésorerie des exploitations. Le second acompte a été payé fin mars par les sucriers.

Selon la CGB, les betteraviers français ont vu lors de ce versement les prix payés subir un repli de 500 euros/hectare, soit une baisse d’environ 25 % par rapport à l’an dernier.