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Chicago Hebdo

Le blé progresse avec les tensions entre la Russie et l’Ukraine


AFP le 01/12/2018 à 18:25
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Le cours du blé a nettement progressé cette semaine à Chicago en pleine période de tensions entre Moscou et Kiev, deux gros producteurs de la céréale, le maïs avançant également, tout comme le soja, avant une rencontre Trump-Xi au G20.

Les tensions avec Moscou sont très vives depuis l’arraisonnement, dimanche au large de la Crimée par les gardes-côtes russes, de trois bateaux militaires ukrainiens, à la suite duquel le président ukrainien Petro Porochenko a mis en garde contre « la menace d’une guerre totale » avec la Russie.

Le G7 a exhorté vendredi Moscou à libérer les 24 marins qu’elle détient depuis cet accrochage en mer d’Azov, pressant le pays de « s’abstenir d’entraver » la navigation dans le détroit de Kertch, considéré comme un passage international. Cette zone est particulièrement surveillée par les courtiers sur le marché agricole car cruciale pour les exportations de céréales ou d’acier produits dans l’est de l’Ukraine. « Cette escarmouche est un facteur de soutien pour le blé car elle pourrait entraîner une hausse des exportations » américaines, a commenté Dewey Strickler de Ag Watch Market Advisors. Ces exportations « sont cruellement nécessaires au moment où les ventes de blé en provenance de la mer Noire ont représenté une source d’ennuis majeurs pour le commerce de blé américain », a ajouté le spécialiste.

Sur ce plan, les ventes américaines à l’étranger lors de la semaine achevée le 22 novembre se sont maintenues dans la fourchette moyenne des estimations des analystes, à 377 000 tonnes, d’après le ministère américain de l’agriculture (USDA) jeudi. Le soja a de son côté évolué cette semaine au gré des commentaires sur une rencontre très attendue entre le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping, en marge du G20 en Argentine, qui s’est ouvert vendredi.

Fébrilité

Des commentaires plutôt optimistes, de la part de chacun des deux présidents, ont permis en cours de semaine à l’oléagineux de rebondir, mais un certain sentiment de fébrilité face à l’imprévisibilité du président américain a empêché un mouvement d’optimisme encore plus robuste. Les exportations américaines de soja sont au cœur de la bataille commerciale que se livrent les deux pays dans la mesure où Pékin, qui a acheté l’an dernier le tiers de la production américaine, a imposé il y a plusieurs mois des tarifs douaniers de 25 % sur ce produit en provenance des Etats-Unis. « Gardons à l’esprit que même si un accord de principe est trouvé entre les deux pays, les stocks mondiaux de soja sont à un niveau record et la demande chinoise sera forcément revue à la baisse en raison de la peste porcine africaine », une épidémie qui touche le bétail dans le pays, a rappelé Dewey Strickler. Le maïs a avancé, aidé notamment par des ventes hebdomadaires américaines à l’étranger bien supérieures aux estimations. Celles-ci ont été de 1,27 million de tonnes, contre une fourchette de 400 000 à 950 000 tonnes attendues.

Le boisseau de blé pour mars, le plus échangé, a terminé vendredi à 5,1575 dollars, contre 5,0725 dollars vendredi dernier (+ 1,68 %). Le boisseau de soja pour janvier, contrat le plus échangé, a clôturé à 8,9475 dollars, contre 8,8100 dollars il y a une semaine (+ 1,56 %). Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars, contrat le plus échangé, a fini à 3,7775 dollars vendredi, contre 3,7050 dollars en fin de semaine dernière à la clôture (+ 1,96 %).