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Impact de la guerre des prix

L’Ania veut sécuriser le tarif fournisseur pour assurer le revenu agricole


TNC le 10/05/2021 à 17:42
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Alors que la souveraineté alimentaire fait partie des objectifs affichés par le gouvernement, l’Ania rappelle dans sa dernière note de conjoncture que les industriels de l’agroalimentaire ont connu en 2020 une huitième année consécutive de déflation. Elle demande donc un renforcement du tarif fournisseur.

« La notion d’une inflation alimentaire raisonnable et raisonnée ne doit plus être taboue ! », rappelle l’Association nationale des industries alimentaires dans sa note de conjoncture, diffusée le 10 mai, pour justifier une nécessaire sécurisation de tarifs des intermédiaires. En effet, le dernier bilan des négociations commerciales fait de nouveau état d’une déflation (- 0,3 %) et « plonge les industriels dans une équation particulièrement complexe en 2021 : contribuer à la souveraineté alimentaire à long terme, par un effort d’investissement, d’innovation accru, dans un contexte où la baisse de la rentabilité n’a jamais été aussi forte qu’au cours de ces derniers mois », dénonce l’association.

Depuis une dizaine d’années, la détérioration des marges des industriels ampute leur capacité à investir, et les tensions sur le coût et la disponibilité des approvisionnements se sont renforcées ces derniers mois, précise l’Ania.

Or, les industries agroalimentaires transforment « 70 % de l’agriculture française et font vivre au quotidien de nombreuses exploitations : 80 % des produits alimentaires consommés en France sont fabriqués localement », rappelle l’Ania, pour qui la sécurisation du revenu des agriculteurs passe donc nécessairement par la pérennité de l’activité économique des industriels.

Des leviers à intégrer à une future loi

Afin de mettre un terme à cette tendance, l’Ania demande l’alignement d’une inflation alimentaire (- 0,1 % en 2020) à un niveau conforme à celui constaté pour l’ensemble des secteurs d’activité (+ 0,6 %), ce qui « se traduirait par une contribution de seulement 1,5 € par ménage et par mois ». Pour y parvenir, il faudrait que les négociations partent des conditions générales de ventes et non du prix convenu de l’année N-1, insiste l’Ania, qui ajoute que toute dégradation tarifaire doit donner lieu à des contreparties proportionnées et vérifiables. Il s’agit d’assurer le tarif fournisseur, « condition sine qua non pour la revalorisation du revenu agricole », insiste l’Ania.

Des propositions que les industriels souhaitent voir intégrées à la proposition de loi du député Grégory Besson-Moreau, vue comme une « loi Égalim 2 » et qui doit normalement être examinée par l’Assemblée nationale avant l’été.