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Nitrates

La qualité de l’eau s’améliore en zones d’élevage


TNC le 13/12/2019 à 15:38
Eau

La qualité de l'eau s'est amélioré dans les zones d'élevage. (©Didier Sibourg/Fotolia)

« En France, dans la plupart des territoires où sont élevés des ruminants et où une part importante de la SAU a été maintenue en herbe, la teneur en nitrates des eaux s’améliore significativement », résume l'institut de l'élevage, Idele, dans son dernier numéro "Dossiers techniques de l'élevage" consacré à la qualité de l'eau. Cette amélioration résulte notamment de la création d'ouvrages de stockage des effluents plus adaptés et à une meilleure prise en compte des fertilisants organiques issus de l'élevage.

Depuis la promulgation de la directive Nitrates en 1991, la France a mis en place un réseau de stations de surveillance de la qualité des eaux. Il suit notamment leur concentration en nitrates lors de campagnes réalisées à intervalle de quatre ans minimum. Comment a évolué la qualité des eaux en zones d’élevage depuis le début des années 1990 ? C’est à cette question que l’institut de l’élevage répond dans son dernier numéro Dossiers techniques de l’élevage.

Le rôle prépondérant des prairies permanentes

Dans les zones vulnérables, l’Idele grâce à son indicateur nitrate* (IN) note une amélioration de la qualité de l’eau principalement dans les zones d’élevage comme à l’Ouest, en Bretagne. Vincent Manneville de l’institut de l’élevage explique : « Les consommations d’engrais azotés du commerce ont diminué très fortement dans les zones d’élevage et de polyculture-élevage entre 1990 et 2014 » au profit des effluents d’élevage. Ainsi en Bretagne et Pays-de-la-Loire, la baisse s’élève à – 33 % et – 30 %.

Autre facteur explicatif à cette amélioration de la qualité des eaux : une meilleure valorisation agronomique des effluents d’élevage grâce à une capacité de stockage augmentée des fumières et fosses à lisier permise par les Programmes de maîtrise des pollutions d’origine agricole (PMPOA). « Désormais, les capacités agronomiques de stockage assurent une bonne valorisation agronomique des engrais de ferme qui visent à apporter le bon type de déjections, sur la bonne culture, à la bonne dose et au bon moment », complète Vincent Manneville. Pour finir, le bilan azoté des élevages laitiers s’est considérablement amélioré. « Dans l’Ouest, il a été réduit de 35 % entre 1995 et 2010 en raison notamment d’une réduction de 50 % de l’utilisation d’engrais minéraux »

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Le maintien des prairies permanentes est un autre facteur pour garantir la stabilité des sols et éviter les pertes nitriques. Dans les zones de polyculture-élevage, comme dans le Nord-Pas-De-Calais ou en Haute-Normandie, l’indicateur nitrate est ainsi en forte dégradation entre les campagnes 1997-1998 et 2014-2015, parce que les surfaces de prairies permanentes ont fortement diminué. De 40 % de la SAU  au milieu des années 80, les surfaces en herbe ont été réduites de moitié aujourd’hui au profit des cultures de vente et des cultures fourragères.

L’élevage allaitant, un atout en zones non vulnérables

En zones non vulnérables, qui représentent 57 % de la surface de la France, la qualité de l’eau s’est fortement améliorée. Dans cette zone, l’élevage allaitant dont l’alimentation repose sur l’herbe a une place très importante. « Les pratiques de fertilisation sont donc très modérées », explique l’institut de l’élevage. Dans ces zones, les prairies permanentes et les forêts occupent une place importante, « ce qui limite les phénomènes de lessivage de l’azote ».

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N.B : *Indicateur nitrate : mis au point par l’institut de l’élevage, il a été construit en regroupant la qualité des eaux superficielles et des eaux souterraines pour chaque canton.