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Crise agricole

Des mesures complémentaires en faveur des agriculteurs


AFP le 27/04/2024 à 09:50
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(© Adobe Stock)

Le gouvernement a rendu publiques samedi des mesures « complémentaires » en faveur des agriculteurs, dans l'espoir de clore pour de bon la crise qui a provoqué des blocages exceptionnels au début de l'année et continue de couver chez les paysans.

Parmi ces mesures figurent la présentation promise « début mai » de la version définitive du plan Ecophyto de réduction des pesticides, mis en pause à la faveur de la crise agricole, de nouvelles aides à la trésorerie des exploitations, l’accélération de 100 projets de stockage d’eau ou d’irrigation, et un plan d’aide à trois départements frappés par les crises météorologiques (Pyrénées-Orientales, Aude, Hérault).

Le gouvernement confirme en outre que la réforme des retraites agricoles, dont la mise en oeuvre technique faisait débat, s’appliquera bien en 2026.

Le Premier ministre Gabriel Attal est pour sa part attendu samedi dans la Manche à Pirou où il visitera une « foire au bulots » puis une exploitation maraîchère.

Ces mesures, qui s’ajoutent aux 62 engagements déjà présentés par le chef du gouvernement, visent à mettre fin à la crise agricole historique de cet hiver, qui s’est prolongée après les mobilisations organisées partout en France en janvier-février – jusqu’au Salon de l’agriculture où le chef de l’Etat a été copieusement hué et où des heurts ont opposé sécurité et agriculteurs.

« Réponse globale »

Elles « permettent vraiment d’arriver à une réponse globale aux préoccupations exprimées par les agriculteurs et d’entrer dans une phase qui n’est plus celle de la mobilisation », souligne-t-on de source gouvernementale.

Même si une potentielle rencontre entre les syndicats agricoles et Emmanuel Macron « dépendra beaucoup de la réaction des différents syndicats à ce nouveau paquet », ajoute-t-on.

Certains syndicats agricoles évoquent une possible rencontre avec le président le 2 mai, non confirmée à ce stade par l’Elysée.

Une première rencontre prévue en mars avec Emmanuel Macron avait été reportée. L’Elysée avait fait savoir que le président recevrait les syndicats « quand tous les travaux conduits par le gouvernement permettront au président de conclure la séquence ».

Gabriel Attal a reçu à plusieurs reprises les syndicats agricoles qui, le 19 mars, lui avaient exposé cinq « blocs » de priorités qui concernaient l’élevage, le stockage de l’eau et les pesticides, la « compétitivité », la trésorerie et les retraites agricoles.

Gouvernement et agriculteurs ont « convergé sur une nouvelle stratégie » du plan Ecophyto 2030 qui sera publiée « début mai » et reprend les engagements du gouvernement de se fonder désormais sur un indicateur européen, au lieu du français utilisé jusqu’à présent. Un changement de méthode dénoncé par plusieurs ONG qui reprochent à l’indicateur européen de moins bien différencier la nocivité des pesticides.

Retraites en 2026

Pour la trésorerie des agriculteurs, la banque publique d’investissements BPI France apportera des financements nouveaux d’au moins 100 millions d’euros sous forme de prêts de trésorerie personnels (jusqu’à 75.000 euros) ou de garanties pour les prêts des banques privées, par exemple, a-t-on précisé.

Le gouvernement prévoit aussi d’augmenter en cas de sinistre climatique ou sanitaire le taux de dégrèvement de la taxe foncière sur les propriétés non bâties.

A plus long terme, le gouvernement prévoit de lancer un plan « d’accompagnement » pour les agriculteurs des Pyrénées-Orientales, de l’Aude et d’Hérault, particulièrement touchés par la sécheresse, le gel ou les inondations, qui sera doté de 50 millions d’euros pour des projets d’adaptation au changement climatique et d’évolution des filières locales.

Le gouvernement s’est engagé aussi à accélérer 100 projets agricoles de stockage d’eau ou d’irrigation pour qu’ils soient « finalisés d’ici la fin de l’année 2024 ». Des types de projets très contesté par les associations environnementales.

Le gouvernement a confirmé enfin la mise en place de la réforme des retraites agricoles, dont la méthode de calcul faisait débat, « dès 2026 » sur les 25 meilleures années de carrière.