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Gestion de l’eau et irrigation

« Des mesures bien loin des enjeux » selon la Fnab et des ONG


TNC le 28/06/2019 à 15:00

Un collectif composé de la Fnab, le WWF, UFC-Que choisir et France nature environnement notamment, estime que les moyens annoncés par le gouvernement à l’issue des Assises de l’eau ne sont « pas à la hauteur des enjeux ». Les organisations réclament notamment une contribution financière plus forte des préleveurs, et une ambition plus forte pour développer l’agriculture biologique et l’agro-écologie.

Lundi 1er juillet doivent être clôturées les Assises de l’eau, « après plusieurs mois de travaux caractérisés par un grand flou », estiment plusieurs ONG – UFC-Que choisir, France nature environnement, WWF, Humanité & biodiversité – ainsi que la fédération nationale de l’agriculture biologique et la fédération nationale de pêche en France.

« Le Gouvernement se prépare donc à annoncer une série de mesures visant à préserver la ressource en eau et les milieux aquatiques, dans le contexte du changement climatique ». Les défis sont en effet immenses et identifiés : seules 44 % des masses d’eau ont atteint l’objectif européen du bon état écologique du fait de rivières trop artificialisées, des pollutions agricoles et des prélèvements trop importants. Les lourds effets du changement climatique ne peuvent qu’aggraver cette situation et exigent que se concrétise en la matière une véritable accélération écologique », commente le collectif d’organisations dans un communiqué commun.

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Le collectif exige du gouvernement de miser sur « la sobriété et la restauration des milieux aquatiques comme piliers de la politique de l’eau ». « En 2050, les débits moyens annuels des cours d’eau en métropole diminueront de 10 à 40 % et les pluies comme les sécheresses seront nettement plus fréquentes et violentes », argumentent les organisations. « Face à ce défi, il faut rapidement mettre notre pays en situation de résilience en construisant une nouvelle politique de la sobriété. »

Et le groupe d’organisations de demander plusieurs mesures :

  • fixer un objectif de réduction de 40 % des prélèvements d’eau d’ici 2040, qui sera atteint grâce à une méthodologie nationale articulant tous les leviers d’action publique ;
  • atteindre un objectif de zéro destruction de zones humides ;
  • créer un dispositif spécifique de protection des têtes de bassin versant (les terres de sources qui conditionnent quantité et qualité des eaux dans les rivières) contre les aménagements destructeurs et les pollutions notamment agricoles ;
  • acter la fin des dérives observées de la cartographie des cours d’eau ;
  • généraliser l’agriculture biologique sur les parcelles à proximité des ressources en eau les plus fragiles ;
  • Financer équitablement la politique de l’eau en mettant en œuvre le principe pollueur/préleveur-payeur, avec une augmentation significative des redevances prélèvements et la création de nouvelles redevances sur les engrais azotés et sur l’artificialisation des sols.
  • renforcer et faire respecter sur le terrain les règles de préservation de l’eau, en garantissant que des moyens financiers et humains suffisants soient enfin réservés à la politique de l’eau.

« Pour le moment, les annonces prévues par le gouvernement ne sont absolument pas à la hauteur des enjeux », concluent les organisations.

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