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Selon les chiffres de la MSA

– 6,7 % en 2020 : la plus forte baisse des installations depuis huit ans


TNC le 25/01/2022 à 05:32
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Nombre d'installations et leur évolution, selon les années et sur le territoire, formes juridiques choisies, surfaces exploitées, pourcentages de femmes et de pluriactifs, taux de maintien dans le métier et de renouvellement des agriculteurs/agricultrices : découvrez les derniers chiffres de l'installation agricole, dont le recul se poursuit et s'accélère même.

12 500 installations en 2020

12 508 précisément, d’après les statistiques de la Mutualité sociale agricole, soit presque 900 de moins que l’an dernier, ou 6,7 %. En 2019 déjà, le nombre d’installations agricoles avait diminué mais de façon moins marquée (- 3,7 %), comme les années précédentes d’ailleurs (- 4,4 % et – 2,8 %). Depuis le pic de 2015 à 15 000, il baisse tous les ans et retrouve aujourd’hui le niveau de 2012. Excepté une légère progression de 2010 à 2015, liée la loi d’avenir agricole, le recul se poursuit depuis début 2000, où 14 500 – 15 000 personnes s’installaient chaque année, et même s’accélère. 

Après un pic à 15 000 en 2015.

La diminution des installations en agriculture s’observe aussi bien chez les jeunes installés qu’au-delà de 40 ans, où elle est cependant plus forte  : – 12 % contre – 3,5 %. En 2020, 9 000 jeunes agriculteurs (70,7 %) se sont installés et un peu plus de 3 000 ont sauté le pas tout en étant plus âgés (24,6 %), la différence de pourcentage correspondant aux transferts entre époux (qui ne sera pas pris en compte dans les chiffres suivants), en « net recul », note la MSA.

Une diminution plus forte chez les > 40 ans.

En recul partout, sauf dans le Grand-Est

En régression sur tout le territoire, le nombre d’installés en agriculture a principalement reculé en Nouvelle-Aquitaine, de – 14 % environ, et en Île-de-France dans des proportions quasi identiques et pour la 2e année consécutive. Seul le Grand-Est échappe à cette érosion, enregistrant même une progression de + 11,6 %. Côté départements, les moins bien lotis sont la Seine-et-Marne (- 28,9 %), la Nièvre (- 30,9 %), l’Essonne (- 31,3 %) et les Landes (-31,8 %). Inversement, le Bas-Rhin (+ 23,9 %), l’Allier (+ 27,7 %) et surtout la Marne et les Yvelines (+ 38,9 et + 39,5 % respectivement) affichent une belle dynamique.

54 % en société (en Gaec principalement)

Les installations dans des sociétés agricoles restent prédominantes, comme depuis 15 ans maintenant, excepté pour celles dites tardives (qui représentent 42,8 %). Toutefois, leur pourcentage régresse d’un point sur un an, à 54,2 %, et de 3 points depuis 2012. Concernant la forme juridique, les Gaec restent majoritaires (24,8 %) comparé aux EARL (17,4 %).

Plus en individuel pour les installations tardives.

Sur 35 ha en moyenne (50 % sur moins de 20 ha)

Au niveau de la surface agricole moyenne d’installation, la diminution engagée en 2017 perdure pour atteindre 34 ha contre 35 ha en 2019 et 2018, et 37 ha en 2017. De 2013 à 2016, ce chiffre s’était stabilisé autour de 35 ha, et un peu en dessous, à 33-34 ha, de 2009 à 2012. Avant cette période, il avait connu une augmentation régulière. Avec une surface passant de 24,3 à 23,1 ha, les installés tardifs suivent ces deux dernières années la même évolution que celle constatée dans l’ensemble. À noter : globalement, 50 % des personnes qui s’installent exploitent moins de 20 ha et 25 % plus de 52 ha, des superficies chutant à 9 et 31 ha respectivement pour les plus de 40 ans.

25 % exploitent plus de 52 ha.

Avec 40 % de femmes et 36 % de pluriactifs

Le métier d’agriculteur continue de se féminiser : la part des installées s’établit à 39,6 % en 2020. Depuis 2017, elle est soit un peu au-dessus ou un peu en dessous de 40 %. Cette tendance s’observe chez les jeunes, avec 32 % de femmes, soit 1,5 % de plus qu’en 2019, ce pourcentage variant entre 27 et 31 % depuis une quinzaine d’années. Pour les installations agricoles tardives en revanche, on constate un fléchissement : 51,8 % de femmes en 2020 par rapport à 58 % cinq ans plus tôt, ces dernières demeurant toutefois plus nombreuses que les hommes.

Elles sont majoritaires parmi les installés tardifs. 

Par ailleurs, 35,8 % des installés, jeunes et moins jeunes, se déclarent pluriactifs, en hausse de 1 point en un an. 

Et 80 % de maintien dans l’activité 5 ans après

En termes de maintien dans l’activité agricole enfin, les résultats demeurent excellents. Parmi les chefs d’exploitation installés en 2014, 79,8 % le sont encore cinq ans plus tard, ce pourcentage avoisinant 80 % depuis 2017. Néanmoins, il fluctue selon l’orientation économique de l’exploitation. Pour les moins de 40 ans, c’est en élevage bovins mixte (93,2 %) qu’il est le plus important, suivi des bovins lait (92,3 %), bovins viande (92,2 %), polyculture ou poly-élevage (92,1 %), grandes cultures (91,6 %). Au-delà de 40 ans, ces pourcentages diminuent et l’ordre diffère quelque peu : bovins lait (77 %), bovins viande (75,6 %), bovins mixte, polyculture et poly-élevage (71,1 %), grandes cultures (68,5 %).

Quelques différences selon la production.

Pour un taux de renouvellement de 3 %

Quant au taux de renouvellement des exploitants agricoles, ratio entre le nombre total de nouveaux installés et de chefs d’exploitation déjà en exercice, il est égal à 2,9 % en 2020, contre 3,1 % en 2019 et 2017.