Une préconisation de 9 m² par vache laitière dans la future réglementation

L'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) fournit des avis scientifiques indépendants au Parlement européen dans le cadre de la révision de la réglementation sur le bien-être animal. Parmi ses préconisations : la fin de l'attache permanente des bovins, et la mise en place d'une surface minimale par vache laitière.

Dans le cadre de la révision de la réglementation européenne sur le bien-être animal, l’Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments) a remis ses préconisations quant au logement des vaches laitières. S’il est encore trop tôt pour savoir quelles seront les mesures votées à l’automne par les parlementaires, l’opinion scientifique fournie par l’organisme servira de base à la construction du projet législatif.

Fin des étables entravées

Le système logette est le plus répandu en Europe, devant les stabulations libres. Viennent ensuite les étables entravées. C’est justement ce système qui est pointé du doigt par l’organisme européen. En cause, l’attache permanente des bovins. « Les vaches laitières ne doivent pas être hébergées en permanence dans des stabulations entravées » peut-on lire en conclusion du rapport.

Don’t miss the @EFSA_EU infographics on the #welfare of #dairy#cows, with suggestions about how to improve it based on its latest scientific advice, with participation of our partner #ElisabettaCanali from @LaStatale

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— ClearFarm (@ClearFarmEU) 18 mai 2023

Restriction des mouvements, incapacité à exprimer le comportement naturel propre à l’espèce, voire mauvaise conception de l’attache et de la stalle sont autant de sources d’inconfort pour l’animal. En bref, l’attache devrait être réservée aux soins et à la traite.

« Dans une période de transition, l’hébergement en stabulation entravée avec un accès régulier à une zone de repos, ou un accès à des pâturages d’été, pourrait être utilisé pour réduire l’impact sur la restriction de mouvement », tempère l’institution. Il est donc probable que le projet de loi défendu à l’automne par les députés européens sonne le glas de l’attache permanente en Europe.

9 m² par vache au bâtiment

L’Autorité européenne pour la sécurité alimentaire préconise également une surface minimale pour le logement des vaches en bâtiment. Cette dernière est fixée à 9 m² (en intégrant aire d’exercice, zone de couchage et d’alimentation). En deçà de 7 m², les experts estiment que les bovins sont restreints dans leurs mouvements.

Cet espace devrait comprendre des surfaces de couchage sèches et déformables. L’installation d’un sol en caoutchouc (ou autre élément déformable) est également préconisée le long des mangeoires et allées, car il limite les problèmes de boiterie. L’installation de brosses, pour améliorer le bien-être des vaches laitières, est également recommandée. 

En plus d’une surface minimale, l’organisme, qui fournit des avis scientifiques indépendants, milite pour que les bovins aient un accès à l’extérieur. « Le nombre d’exploitations offrant un accès aux pâturages a diminué dans plusieurs États membres de l’UE » déplore l’Efsa. « Un accès à un pâturage bien géré (c’est-à-dire bien drainé et offrant de l’ombre) doit être fourni car il offre la possibilité de marcher librement, une facilité de changement de posture et une aire de repos confortable. »

Une logette par vache

Outre le pâturage, les logettes sont également plébiscitées par l’organisme : « le logement en logettes offre une meilleure hygiène et propreté des vaches par rapport aux systèmes de stabulation entravée et de litière ouverte, mais il empêche notamment l’auto-nettoyage ». Il faut toutefois veiller à ce qu’il y ait autant de logettes (si ce n’est plus) que de vaches dans la stabulation.

Et les logettes doivent être adaptées à la morphologie de l’animal. L’Efsa propose notamment des recommandations sur le dimensionnement des logettes : 

– Largeur : 0,83 × hauteur au garrot de la vache (en m)

– Longueur : 1,1 × longueur diagonale de la vache (distance en m entre la pointe de l’épaule et l’épingle)

Reste à voir ce que les eurodéputés garderont de cette note scientifique pour établir la prochaine réglementation.